Le 3 octobre mon article sur Boulevard Voltaire était intitulé : « Ce que révèle l’affaire Hervé Gourdel de la situation en Algérie » et je me demandais si cet assassinat pouvait servir de détonateur ?

C’est exactement ce qui se produit !

A l’occasion de la fête de l’Aïd, le chef d’Etat-Major, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a appelé avec insistance les militaires à tous les niveaux de se mobiliser pour venir à bout du terrorisme qui continue à faucher des vies humaines dans tout le pays ! Cet appel lancé à toute l’armée nationale populaire algérienne (AMP) indique que, jusqu’à présent, les militaires de tous niveaux n’étaient pas particulièrement impliqués dans cette lutte.

L’état-major semble donc avoir pris toute la mesure de la menace terroriste grandissante qui profite de la moindre baisse de vigilance ou démobilisation de l’ANP pour assassiner et s’étendre. Ce qui explique sa recrudescence.

Mais là où le général Gaïd Salah se trompe c’est quand il fait le parallèle entre les martyrs d’hier, ceux qui ont combattus le colonialisme, et les martyrs d’aujourd’hui qui ont combattu et qui combattent le terrorisme.

**Hier les terroristes c’étaient eux et ils massacraient ceux qui construisaient l’Algérie, son pays, que les terroristes, ses compatriotes, souhaitent détruire et le ramener deux siècles en arrière.

Le journal algérien « El Khabar » informe que la 1ère et la 5ème région militaire mènent conjointement une vaste opération. Le campement ou a été détenu Hervé Gourdel, avant son exécution, a été découvert à environ un kilomètre du lieu de l’enlèvement, dans le massif montagneux d’Aït Ouabane, en Kabylie. C’est dans ce campement que la katiba « Jund Al Khilafah » a fait allégeance à Daech.

Le groupe terroriste d’une quarantaine de personnes a pris la fuite avant l’arrivée de l’Armée Nationale Populaire. Les cinq assassins d’Hervé ont été identifiés. L’égorgeur est un algérien d’une cinquantaine d’années, natif de Bab-el-Oued (quartier ou je suis né), il se nomme Kherza Bechir et il a de nombreux assassinats à son actif. Leur chef, Gourdi, est lui natif de Bourmendrès. Il a été libéré après une peine de 5 ans d’emprisonnement pour activités terroristes.

Il est vrai que, jusqu’à aujourd’hui, les relations entre le gouvernement algérien et les terroristes étaient assez ambigües. On ne peut être à la fois l’allié des djihadistes et leur ennemi.

**La « vox populi » en Algérie dit : -Que les souks sont mieux surveillés que les frontières qui sont percées comme le fromage de gruyère.

-Que l’Algérie ramasse les voyous que ses voisins rejettent et qui viennent profiter de ses largesses cependant que ses propres enfants fuient vers la France ou l’Espagne.

Mais ce qui inquiète le plus les Algériens actuellement c’est la disparition totale du président Abdelaziz Bouteflika, aperçu pour la dernière fois le 21 septembre lors d’une réunion consacrée à la sécurité.

Les rumeurs et les spéculations prennent le relais :

-Quel est son véritable état de santé ?

-Y a-t-il eu une dégradation subite ?

La rumeur dit qu’il ne pourrait plus parler (il n’a plus pris la parole depuis sa reconduction pour un 4ème mandat) et même François Hollande n’a pu s’entretenir qu’avec le premier ministre, Abdelmalek Sellal et non avec le président.

-Il a brillé par son absence lors de la prière de l’Aïd.

Où est passé le Président ? Le gouvernement se tait, les médias ne sont plus informés, c’est le silence totale, l’omerta !