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Notre Président-Tartarin…

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Tartarin

Les sondages connaissent une certaine embellie pour le pouvoir. 5 points de plus pour Hollande, 3 pour Valls. Les sondages sont à l’élection ce que la communication politique est à l’action politique, une apparence fugace, une illusion passagère. Gesticulation européenne, entretien télévisé du 14 Juillet, annonce intempestive dans la lutte contre le terrorisme, cette agitation de surface, en l’absence de toute présence intelligente et responsable de l’opposition, fait remonter quelques poissons naïfs prêts à mordre à l’hameçon. Un peu de distance et de réflexion impose un jugement désabusé : rarement la France n’a offert au monde un spectacle plus ridicule. Il ne suscite même plus la révolte, car sa propension à revêtir les habits de personnages de comédies, de contes, de légendes, voire de chansonnettes bien enracinés dans notre culture lui donne un côté sinon sympathique, au moins amusant qui fait oublier un contexte devenu tragique pour notre pays.

On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Si on l’écoutait, notre Président a sauvé l’Europe, comme Tartarin de Tarascon avait tué le lion. On ne sait pas si le fauve en question était une lionne et se prénommait Angela, mais à coup sûr, il l’a domptée et permis, en plaçant Tsipras sous son aile protectrice, à la Grèce de rester dans une Europe qui a tenu bon grâce à lui. Cette victoire éclatante permet de négliger quelques détails : jamais le divorce entre les positions allemande et française n’a été aussi profond. Les Allemands ont imposé leurs règles et accepté de soutenir l’accord pour ne pas détériorer l’image d’un pays qui paraît vite impitoyable lorsqu’il est seulement sérieux. Mais ils ont perdu confiance et s’attendent au pire. Les Grecs n’y croient pas davantage. En quelques mois, ils ont voté pour Tsipras afin de mettre un terme à l’austérité, refusé par référendum la nouvelle cure européenne, et soutenant leur 1er Ministre qui, en bon gauchiste, joue admirablement le rôle de délinquant-victime, ils déplorent, comme lui, des contraintes encore plus lourdes que celles qu’ils ont refusées. Mais ce déni de démocratie, cette fragilité d’un pays qui reçoit une aide d’urgence qui lui permettra à peine de satisfaire ses échéances auprès de la BCE et du FMI, notre « Maître Jacques » n’en a cure : il a mis les Allemands et les Grecs d’accord, et obtenu un nouveau plan d’aide de 86 milliards avec de l’argent que les Allemands ne donnent que de mauvais grè et que les Français n’ont pas. Avec sa propre monnaie, la Grèce aurait pu refaire surface. Quant à l’Europe et à l’Euro, ils ont fait la démonstration de leur inefficacité, voire de leur nocivité, au moins en ce qui concerne la démocratie. Le 14 Juillet, lors de son entretien, François Hollande a cette fois joué les Gribouille : puisqu’il pleut sur l’Europe, jetons-nous dans le puits du fédéralisme. Sous les auspices d’une de ces figures historiques dont le PS a fait une idole grâce à la complaisance fraternelle des médias, et dont le bilan est d’autant plus léger voire négatif que la statue est vénérée, Jacques Delors (après Mendès-France et Rocard) notre Président-Gribouille propose, au moment même où la souveraineté des peuples est bafouée, de renoncer un peu plus à la nôtre en confiant notre politique économique à un gouvernement et à un parlement, un de plus ! Des dépenses inutiles pour un projet infaisable puisque Allemagne et France ne sont plus sur la même ligne et que la tragique insuffisance de nos gouvernants, pas seulement de gauche, a creusé l’écart des performances : une idée typiquement socialiste ! Ce qui aurait eu un sens avant l’Euro et aurait été audacieux, il y a 20 ans, voilà ce que propose notre audacieux Président !

Le coq Chantecler pensait que son chant faisait lever le soleil. De même, le Chef l’Etat qui chante depuis plus de trois ans le lever du soleil de l’emploi, se prépare à nous dire que la baisse du chômage sera son oeuvre comme l’est le très modeste retour de la croissance. L’ennui, c’est que le beau temps est revenu déjà dans les pays qui ont eu le courage des réformes, des vraies réformes et non des réformettes, comme la loi Macron. Le beau temps, s’il revient, aura pour origine l’amélioration obtenue par nos partenaires et non notre politique poussive. Le sommet de la fanfaronnade ridicule est atteint avec l’annonce d’une « loi numérique », découverte tardive qui rappelle les déclarations tout aussi tonitruantes de Chirac en 2002 sur la « fracture numérique » ou de Sarkozy, en 2007, voulant « faire entrer la France de plain-pied dans le numérique ». Toujours cette manie nationale de croire que l’Etat et la Loi peuvent résoudre tous les problèmes, quand la libération des énergies de la société civile serait plus efficace et moins coûteuse.

Mais la priorité présidentielle n’est pas de faire réussir la France, c’est de rester dans la course présidentielle. François Hollande, c’est le furet de la chanson qui « est passé par ici et repassera par là ». A Bruxelles, il sauve l’Europe. A Paris, autour du 14 Juillet, il se présente comme le « protecteur » des Français, notamment face au terrorisme. A Marseille, il brûle la politesse à son Ministre de l’Intérieur, en annonçant la garde à vue des auteurs virtuels d’un attentat déjoué avant même le début de sa mise en oeuvre… Il est vrai que la série d’attentats commis par des islamistes repérés mais non suivis par la police, la décapitation d’un Français et sa mise en scène dans une entreprise classée Seveso, un vol important perpétré sur un site militaire, et un incendie volontaire dans un complexe pétrochimique de Berre-L’Etang pouvaient susciter des doutes sur l’efficacité de la politique de sécurité. Or, le Président-candidat sait, depuis le 11 Janvier, que rassembler les Français face au péril est un des seuls moyens qui lui restent.

A l’heure des festivals de l’été, François Hollande fait le sien. Mais l’agitation communicante est le contraire de l’action politique dont la France a besoin.

 

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...