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Nice, il y a un mois…

, par  vanneste , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Nice-20160717-02043Le 14 Juillet, à la fin du feu d’artifice qui illuminait la Promenade des Anglais comme chaque année pour célébrer la Fête Nationale, un camion qui avait descendu cette avenue connue du monde entier atteignait le barrage établi à l’aide de voitures par la police municipale à la hauteur du Boulevard Gambetta et, contournant l’obstacle, empruntait le large trottoir qui borde la plage, bousculant et écrasant les spectateurs sur son passage. Revenant sur la chaussée pour éviter les édicules qui jalonnent l’allée piétonne et cycliste, il fonçait dans la foule et n’était rejoint par la police qu’à la hauteur de la rue Meyerbeer. Il achevait sa course devant le Palais de la Méditerranée. Les policiers avaient tiré à de nombreuses reprises et mortellement touché le chauffeur. Celui-ci avait réalisé un véritable massacre. On dénombre aujourd’hui 85 morts. Il y avait eu 202 blessés. Le dimanche qui suivit, je me suis rendu sur les lieux de l’attentat. Une sourde émotion y régnait encore. Il y avait peu de monde sur la plage habituellement si fréquentée en cette saison. Des fleurs, des bougies, quelques drapeaux, des oursons en peluche, et des messages marquaient les endroits où étaient tombées les victimes. La densité en augmentait en avançant vers le secteur réservé aux piétons pour le feu d’artifice, entre Negresco et Palais de la Méditerranée. Dans un grand silence, le regard effaré, beaucoup de gens se recueillaient devant ces symboles du drame. La ville festive, promise au plaisir des vacances, offerte au tourisme, avait changé d’âme.

Cet événement a eu un retentissement énorme. Il inaugurait une nouvelle ère du terrorisme en France avec la possibilité qu’un individu déterminé puisse commettre une tuerie à l’aide d’un moyen inattendu, sans cibler ses victimes réunies au hasard d’une manifestation festive. La date seule, celle de la Fête Nationale, donnait une signification politique à cet acte ignoble. Des enfants, des étrangers ont été assassinés, mais c’est bien sûr la France qui était visée, avec sans doute l’idée d’instiller la peur dans le pays, peut-être d’atteindre le tourisme, l’un de ses atouts, et sans doute de créer des tensions au sein de la population. Le bilan tragique de cette action suicidaire a révélé aussi les faiblesses de notre sécurité. Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien vivant à Nice, n’était pas repéré par la police. A peine avait-il été condamné avec sursis pour une rixe. Il était marié, mais séparé après des violences conjugales. Sa sexualité était douteuse, sa radicalisation en apparence récente, mais peut-être camouflée sous des comportements peu conformes à l’islam. Il exerçait la profession de chauffeur-livreur. Il avait pu louer sans difficulté un camion frigorifique pour un déménagement (?) et aurait dû le restituer le 13 Juillet.

La ville de Nice est dotée du système de videoprotection le plus performant de France. Celui-ci, comme c’est souvent le cas, a été très utile à l’enquête en reconstituant le déroulement des faits, mais n’a nullement permis de les empêcher. C’est ce qui explique la colère du « Maire » de Nice, Christian Estrosi qui s’en est pris à la police nationale. Dans l’ensemble, malgré le rapport de l’Inspection Générale de la Police Nationale, le fonctionnement du dispositif de sécurité a été défectueux. Le véhicule a pu rouler sur la Promenade des Anglais à vive allure en heurtant des passants pendant 1,5 Km avant de rencontrer le barrage de la police municipale. Les caméras l’avaient filmé. Or les policiers nationaux n’ont fait usage de leurs armes que plusieurs centaines de mètres plus loin. Même si le temps a été très court, moins d’une minute entre le barrage et le Palais de la Méditerranée, on ne peut que s’interroger sur la réaction du personnel affecté à la vidéosurveillance en amont, sur la communication de l’information, sur l’armement des policiers municipaux (42), sur l’emplacement des policiers nationaux (64) et sur l’utilité réelle des militaires de « Sentinelle » (20) certes équipés contre ce genre de menace, mais sans doute sans consigne ni entraînement appropriés. Si l’on ajoute que l’Etat d’urgence était en vigueur, on mesure le désastre que ni les gesticulations de M. Estrosi, ni la sérénité artificielle de M. Cazeneuve ne peuvent Nice-20160717-02048masquer.

Aujourd’hui encore, la ville et le pays subissent les conséquences de cet attentat. Celles-ci sont économiques, avait un recul du tourisme, et notamment de la clientèle étrangère la plus aisée. Elles sont surtout politiques dans la mesure où les Français, souvent arrogants, prennent conscience du décalage entre les discours rassurants des politiciens et la réalité d’un pays, qui, une fois encore, n’a pas préparé la bonne guerre au bon moment. Depuis, l’assassinat d’un prêtre dans son église pendant une messe a touché une fois encore la France et la « communauté » catholique comme on dit, comme si dans l’esprit des assassins, les deux étaient dissociables. Comme d’habitude, le pouvoir que nous subissons va prétendre mobiliser tous les moyens. Le Ministre de l’Intérieur s’est même rendu à Lourdes pour exhiber sa « solidarité » avec les catholiques. La politique suivie depuis des décennies en matière d’immigration, de sécurité et d’affirmation de notre identité nationale, nos choix de politique étrangère, aussi, sont des causes beaucoup plus profondes du risque terroriste. En priant aujourd’hui pour toutes ses victimes, et pour leurs proches dont la vie a basculé dans l’horreur au nom d’une idéologie intolérable, il faut espérer que le courage et le bon sens conduisent nos responsables à vouloir vraiment l’extirper de notre planète.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...