Il aura survolé ses années de mandat
Comme une mouette les vagues de la mer,
Mais il en sortira flapi et flagada :
Nous restera de lui comme un goût trop amer.

La mouette, c’est par son instinct de survie
Qu’elle évite un danger qui pourrait la happer :
D’un seul petit coup d’aile, elle esquive, elle obvie,
Tout obstacle sera élégamment zappé.

Mais lui, le bidochon, il fonce droit dedans,
Les pieds dans le tapis et tout à la ramasse,
Emmêlant ses pinceaux, le mors entre ses dents,
Il va, il court, il vole et chute de sa masse.

Elle effleure la vague en timide caresse,
Recueillant les effluves d’embruns vaporeux,
Lui dans la gadoue en grimaces singeresses
Alimente un désir de rêves dangereux.

La mouette élégante déjoue tous les pièges,
Son parcours est tracé au gré du temps changeant :
Elle n’a besoin ni de trône ni de siège
Pour reprendre un vol toujours plus intelligent.

Notre bidochon, lui, s’essouffle à chaque pas,
La sueur perle au front, le visage rosi,
Alerte il se voudrait, mais il ne le peut pas :
Au bout de son mandat il sera cramoisi. (11/04/2015)