On veut toujours plus que ce que l’on a acquis,
La quête du bonheur est faite d’appétit ;
Car ce que l’on possède semble riquiqui,
Et d’accumulations l’esprit se pervertit.
"Tout le malheur du monde", nous dit le penseur*
"Vient de ce qu’on ne sait pas rester dans sa chambre" :
Le divertissement pousse tout en douceur
A s’égarer toujours de janvier à décembre.
Et notre esprit alors se berce d’illusions
A courir ça et là, follement, sans raison…
La sagesse pourtant commande l’exclusion
De ce qui peut conduire à notre pendaison.
Quand nos désirs se noient de châteaux en Espagne
Et qu’il va folâtrant et par monts et par vaux,
Se détachant ainsi d’une douce compagne,
C’est le bagne promis aux féroces travaux.
A relire Pascal, c’est mon mea culpa
Que je dois faire enfin d’une vie désaxée,
Où donc m’aura conduit chacun de tous mes pas
De tant de turpitudes toujours indexée. (24/10/16)
* Pascal. Pensées 168 et sq