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Le loupé turc en abattant le bombardier russe

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

À quelque chose malheur est bon, dit-on, et cela se vérifie une fois de plus. Les Turcs ont abattu un bombardier russe, comme chacun sait, ce qui est évidemment déplorable et constitue indéniablement, comme le dit Poutine, un coup de couteau dans le dos. Cependant, à mon sens, cet acte de guerre a deux conséquences très positives pour la Russie, qui ressortent clairement quand on examine les choses à tête reposée :

Cette agression au vu et au su de tous a précisé la vraie position de la Turquie, alors qu’elle était fortement suspectée. Rien n’est pire que d’avoir un joueur-clé parmi les multiples états qui s’affrontent au Moyen-Orient sans que son jeu soit retourné sur la table. Au poker on ne connaît le jeu de l’adversaire que quand il étale ses cartes pour que chacun puisse les découvrir. La Turquie étant marquée maintenant du sceau « adversaire déclaré », son double jeu pervers n’est plus possible, en dépit de la duplicité byzantine d’Erdogan, de cet individu trouble, mégalomaniaque, paranoïaque, psychopathique et mafieux. Aucun de ces qualificatifs n’est injustifié, hélas.

Les choses sont claires en ce qui le concerne. Elles étaient plus que fortement suspectées, mais maintenant elles ne font plus aucun doute et pour tout le monde. Il pouvait louvoyer, maintenant il ne le peut plus, même s’il rétropédale et l’armée turque avec lui en soutenant que la Turquie était dans son droit de défendre sa frontière et qu’il ne savait pas que l’avion abattu était russe ! Justement, une duplicité byzantine digne de ce nom aurait exigé autre chose que ces pauvres explications enfantines. Grisé par sa réélection, Erdogan perd le sens des réalités et devrait le payer très cher, à la mode russe.

La réplique, massive, a déjà commencé. La Turquie sera frappée au portefeuille : coup de frein sur les destinations de vacances de 4 millions de Russes annuellement, remise en question de contrats très importants. Et les Russes vont aider les Kurdes, cauchemar de la Turquie. L’ambassade turque en Russie a été déclarée personae non grata et les diplomates éjectés en 24 heures.

La Russie aurait été noyée dans une coalition avec les US et les Européens. La mise au point d’Obama qui déclare hors de question que la Russie soit un allié dans la coalition contre les terroristes laisse les coudées franches à Poutine. C’est le gain très important suite à l’agression turque contre l’avion russe, et bien plus que la mise au point avec le faux-nez turc.

Dans un nouveau développement dramatique, auquel il fallait s’attendre, on vient d’apprendre que la Russie déploiera un système antiaérien S-400 en Syrie en représailles après l’attaque de son bombardier SU 24, abattu par les Turcs. Les capacités du S-400 font frémir. Le radar du système S-400 est capable de viser simultanément 300 cibles, et possède une capacité antimissile. 72 missiles peuvent y être chargés simultanément. « Tout objectif constituant une menace potentielle pour la Russie sera détruit, a mis en garde le général-lieutenant Sergueï Roudski de l’état-major de l’armée russe. « Tous les contacts militaires avec la Turquie seront suspendus et désormais, toutes les sorties aériennes seront effectuées sous la protection de chasseurs » a t-il rajouté. Ces mesures renforcent la position russe en Syrie envers des menaces aériennes des US, de l’Otan, des Européens et des acteurs locaux comme la Turquie, les monarchies du Golfe et les Israéliens.

Le crash du bombardier russe suite à l’agression injustifiée des Turcs s’est traduit in fine en un renforcement considérable de la position stratégique russe en Syrie envers à la fois la Turquie et les « coalisés », cet assemblage de bric et de broc sans autre substance que de vouloir à tout prix l’éviction d’Assad. Au-delà de l’émotion suite à l’indignation d’un tel acte, la Russie consolide considérablement ses points forts. Nous, occidentaux, avons l’habitude de raisonner en joueurs de jeux d’échec à la Clausewitz. Un gagnant, un perdant. Les orientaux jouent à la Sun Tzu, au jeu de go, où cela consiste à étendre son territoire, mais le jeu n’est pas à somme nulle. Le gagnant finit par gagner et s’approprie la part du lion, le perdant obtient la portion congrue et rentre chez lui la queue entre les jambes. On subodore cette fin au Moyen-Orient.

Pour ces deux raisons, l’incident s’avère avoir des conséquences extrêmement positives pour Poutine. Le piège grossier de la Turquie, qui avait pour but de provoquer le maître du jeu d’échec et draguer l’Otan dans le jeu Syrien n’a évidemment pas fonctionné, et on continue d’assister à un affrontement larvé avec d’un côté un stratège au jeu d’échec, et du jeu de go également, qui joue contre des gens qui jouent à la belote, et mal, en plus !

Algarath

Source : Réseau International

Voir en ligne : http://www.wikistrike.com/2015/11/l...