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Le complexe de l’antiracisme.

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valls le doigt pointeC’est entendu, nous préférons assez spontanément ce qui nous ressemble. C’est le fond de toute solidarité sociale, mais c’est aussi celui du racisme, du refus de la différence. Enfin pas toujours… Les hommes préfèrent en général les femmes et réciproquement. Toutefois certains suspectent un certain racisme chez ceux qui n’aiment pas ceux qui justement aiment le même, « homo » en grec. Ce paradoxe n’est pas simple. On peut même se demander si les obsédés du racisme et des « phobies » utilisées pour criminaliser les opinions des autres, et justifier ainsi le rejet de l’autre qui n’adhère pas à leurs idées, ne nourrissent une pulsion de l’expulsion, une soif d’exclure ceux qui sont accusés d’exclure. Bref, on peut légitimement soupçonner un complexe. Leur obsession de pourchasser le racisme chez les autres ne serait-elle pas au niveau de la conscience le symptôme de ce qui les travaille inconsciemment ? L’antiraciste maniaque, le chasseur obsessionnel de phobies en tout genre ne serait-il pas un grand raciste refoulé ?

Cette hypothèse doit être envisagée avec le sérieux qui convient. Qu’est-ce que le racisme ? C’est considérer qu’un individu possède une identité, voire une valeur, définies dès la naissance par la couleur de sa peau, par son patrimoine génétique et qui légitiment des jugements, des hiérarchies. Par un amalgame discutable, on a étendu le terme aux idées qui font de même pour les appartenances culturelles, religieuses ou nationales. Avec l’élargissement, le concept totalement impropre de « phobie » a pris le relais. Le jugement de valeur à l’encontre d’un groupe et son supposé rejet seraient des « phobies », c’est-à-dire des peurs irrationnelles. Bref, le racisme et ses dérivés reposeraient sur l’idée qu’un homme serait entièrement et définitivement déterminé et catalogué par son appartenance.

Si on scrute avec intérêt les déclarations des antiracistes invétérés, on s’aperçoit que c’est justement leur conception du raciste et du « phobique » en tout genre. Il n’est que cela, et toujours. Il doit être exclu pour cela. Il ne mérite pas la France. Il ne fait partie, même s’il est député, ni de la République, ni de la Nation. Il n’a évidemment pas la parole, car ses pensées ne sont pas des idées mais des crimes. Le racisme est une essence et le raciste ne mérite pas son existence. C’est ainsi que le sénateur Placé a été condamné pour avoir dit de moi que j’étais infâme parce que tenant des « propos homophobes, racistes, voire antisémites ». Le glissement est intéressant. Essentiellement infâme, bref classé définitivement dans la catégorie des proscrits, je ne peux qu’en porter tous les stigmates. Manque de chance pour ce sénateur distrait et, qui malgré son temps libre ne s’était pas informé, pas de trace de racisme ni d’antisémitisme. Il me resterait donc l’essence d’homophobe, comme si deux déclarations qui, discutables, n’avaient rien d’irrationnel, faites sur huit ans et concernant des comportements, et non un « genre » pouvaient résumer la personnalité d’un homme politique. Frédéric Mitterrand qui a tenu aussi à s’en prendre à « l’homophobe de service » que je serais à ses yeux, a, lui aussi été condamné.

Lorsque Manuel Valls exclut de la République et même de la France, le Front National, ses élus et ses électeurs, il agit de la même manière sans percevoir la diversité des hommes et des femmes, sans admettre leur évolution, sans même vouloir discuter avec eux. On ne parle pas à un être inférieur à la façon des Grecs qui rejetaient à la lisière de l’humanité les « barbaroi » qui ne parlaient pas grec. Il y a dans cette dénonciation de la pensée différente, dans ce besoin de réduire et d’exclure l’adversaire, comme un racisme retourné qui refusant de prendre conscience de son mécanisme intellectuel clame qu’il déteste le racisme. Le sectaire prouve qu’il n’est pas sectaire en étant antiraciste. Dans son effort pour échapper à sa fatalité intérieure, il affirme la différence des différents, se refuse à l’assimilation et surexpose l’altérité, tant ce problème de l’identité agite un inconscient chargé, au fond duquel se trouve peut-être la haine de soi.

Alain Finkielkraut dans « L’Identité malheureuse »cite un passage de la conférence de Levi-strauss « Race et culture » distinguant le racisme de la « fidélité à certaines valeurs » qui rend étranger à d’autres valeurs. Cette fidélité, c’est l’identité sans complexe, qui n’empêche nullement le dialogue, puisqu’elle le rend utile et enrichissant.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...