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La Foi doit éclairer, non aveugler.

, par  vanneste , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

papeAprès le lâche assassinat d’un prêtre, Jacques Hamel, égorgé par des islamistes alors qu’il disait la messe, l’Eglise catholique a choisi une attitude qui me rend perplexe. Certes, on imagine mal l’Eglise d’aujourd’hui prêcher la croisade contre les islamistes, mais ce meurtre intervenant après bien d’autres, comme celui des moines de Tibhirine, celui de trois prêtres en Turquie en réaction aux caricatures de Mahomet et à toutes les horreurs commises par des musulmans à l’encontre des chrétiens en Irak, en Syrie, au Pakistan, en Afghanistan, au Nigéria, on pouvait s’attendre à une mise en garde à l’encontre de la dérive salafiste. Non, l’Eglise a refusé toute confrontation et appelé à l’amour et à la paix, en répudiant toute idée de vengeance. Mgr Vingt-trois a dénoncé curieusement la recherche d’un bouc-émissaire. La justice consiste à rechercher un coupable. Le bouc-émissaire est celui qui le remplace lorsque la justice est impuissante. Accuser l’islamisme lorsque le crime est commis en son nom, c’est désigner le coupable et cela n’a rien à voir avec le bouc-émissaire. L’Archevêque de Rouen a invité les fidèles à la fraternité au-delà des différences, comme si tous les choix religieux se valaient. Il est clair que le message était de rejeter toute condamnation de l’islam. L’ennemi demeurait abstrait. Il fallait faire la guerre à la haine. La seule arme devait être la prière. Ces pieux sentiments repris par les catholiques interrogés pouvaient se résumer à une grande tolérance à l’autre, une volonté de vivre-ensemble, une certaine culpabilité en raison de l’exclusion dont auraient été victimes les coupables, bref à une sorte de délire politiquement correct qui nierait la réalité de notre monde, l’absence de toute tolérance à l’égard des chrétiens dans plusieurs pays musulmans, leur traitement en citoyens de seconde zone dans d’autres, le refus avec menace de mort des conversions, l’inégalité des sexes etc… Ces faits désagréables occultés, il ne fallait pas imputer la charge de l’assassinat de Jacques Hamel à la communauté musulmane, mais seulement à un jeune fanatique radicalisé sur internet par « daesh », qui n’a rien à voir avec l’islam.

D’une certaine manière, l’Eglise a réussi son opération, au moins à court terme. Elle a tellement bien assumé sa sainteté qu’elle a dévalué les polémiques politiques, et lancé un mouvement de cohésion sociale, dont le gouvernement aurait été bien incapable. Faire applaudir Hollande à la sortie de Notre-Dame, quel exploit ! Le Conseil Consultatif du Culte Musulman a couronné ce succès en demandant aux musulmans de venir prier avec les catholiques, dans les églises, ce dimanche. Les points communs entre les deux religions sont fallacieux, et les évêques le savent bien, puisqu’en dehors des emprunts faits aux religions juive et chrétienne lors de la rédaction du coran, des personnages communs et de quelques préceptes, le dieu unique de l’islam n’est pas un dieu d’amour comme le dieu trinitaire des chrétiens, c’est un dieu qui punit sévèrement ceux qui s’écartent du chemin, et qui aide ses fidèles à exercer cette punition. Mais il faut reconnaître que beaucoup de musulmans ne connaissent pas davantage leurs textes que les chrétiens les leurs et sont prêts à mettre, si j’ose dire, du vin dans l’eau du vivre-ensemble parce que leur désir est de vivre tranquillement dans un pays dont ils acceptent les lois tout en conservant des coutumes propres.. C’est le pari de l’Eglise.

Ce pari oublie un élément décisif. L’Eglise est une institution organique et hiérarchisée. Elle obéit globalement aux directives du Souverain-pontife et de ses évêques. Il n’en va pas du tout de même avec l’islam. J’ai toujours pour ma part manifesté du respect pour les musulmans de ma circonscription. J’allais leur rendre visite dans les mosquées à l’occasion des Aïd. Mon idée était qu’il était préférable d’avoir des croyants attachés aux valeurs familiales, scrupuleux, plutôt que des déracinés capables du pire. Cette expérience m’a conduit à la conclusion suivante : il y a autant d’islams que de mosquées. Dans l’une d’elle, je me trouvais en parfaite entente parce que les conditions de l’intégration y étaient présentes. Le Président était un Harki, patriote français et proche de moi politiquement. L’autre mosquée algérienne était au contraire très lié au Consulat, et donc à Alger. Elle paraissait manifester plus de sympathie pour la mairie socialiste, mais j’y étais accueilli très correctement. Deux autres mosquées étaient marocaines, décorées avec un soin particulier et davantage fermées. Accueil courtois dans l’une, mais réduit au minimum. Réception fastueuse dans l’autre mais en dehors de la prière et du public. J’ai peu fréquenté la dernière manifestement tenue par des « barbus » et où les voiles intégraux étaient présents. La diversité et l’évolution ne m’ont pas échappé. C’est ce que le sirop des bons sentiments qui coule en ce moment veut pourtant ignorer. Les imams venus de pays ou de confréries salafistes ne sont pas vraiment contrôlés. Il n’y a pas de clergé musulman dont l’autorité serait validée par une Eglise. Tout est donc possible. De plus, les jeunes sont souvent influencés par les réseaux qui se déploient sur internet davantage que par les prêches des mosquées.

A long terme, le calcul qui consiste à ne pas désigner clairement les dangers qui résident dans la foi musulmane, la violence, l’inégalité, l’obsession des rites plutôt que de règles morales, en laissant penser que toutes les religions se valent, risque de se retourner contre une Eglise plus intelligente que courageuse, même si à l’évidence beaucoup de ses prêtres le sont. Le discours de Ratisbonne de Benoît XVI sur la Raison et la Foi, le christianisme et l’islam, était éclairant, mais certains ont été ravis d’éteindre celle lumière.

 

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...