Je suis toujours content de le lire, Attali*,
Car il n’est guère obscur et les portes ouvertes,
Il les enfonce sans jamais donner l’alerte,
Ce qu’il écrit, jamais n’est un casus belli.
"Que le film disparaisse, il fait place aux séries",
Que l’on repasse sans aller au cinéma,
On les voit sur l’ordi et sous tous les climats,
Et soit que l’on en pleure ou soit que l’on en rit.
Car "le cinéma nous parle bien de nous-mêmes,
De nos ambitions, de nos amours, de nos peines",
De toutes serrures reste ouvert chaque pêne,
Et par là chacun trouve le goût de soi-même.
Il peut être conçu comme une distraction :
Charlot nous a fait rire, oh ! Et combien de temps…
Que n’advienne d’un coup et dans pas si longtemps
L’image d’un racisme comme expiation !
Car c’en serait fini des grandeurs du ciné :
Il s’en mordrait les doigts, notre brave Jacquot,
Quand d’autres chanteraient de beaux cocoricos,
Et quand notre humaniste en serait bien sonné. (24/05/16)
*L’Express n°3385