De Richard Wagner tous savent bien le génie :
Son œuvre magistrale qui donc la dénie ?
Et la profusion de ses drames musicaux
Ajoute encore mieux à ce qu’en est l’écho.

On n’a guère saisi pourtant son intuition
Qui nous apparaît comme une prémonition :
"Le Hollandais volant"* ou le "Vaisseau fantôme"
Est bien aujourd’hui le pire de nos symptômes.

Et le drame évoqué nous dit l’impéritie
De ce navire qui, en ses péripéties,
Vogue sans plus de gouvernail ni capitaine
Sur les ondes et courbes toutes incertaines.

Il va ainsi au gré des vents et des tempêtes
Ne sachant pas le cap, condamné à perpète,
Aucun pilote ne le conduira au port
Et le pédalo tangue en macabres transports.

Quand la réalité rattrape la légende,
Il semble que les dieux désormais le pourfende,
Notre pauvre Hollandais, impuissant et livide,
Joue de ses moulinets et toujours dans le vide. (10/04/16)

* Der fliegende Holländer