Le bonheur est toujours une quête éphémère,
On croit l’avoir atteint, il fuit entre nos mains,
Il s’installe en nos vœux tout comme une chimère
Et nous nargue toujours de quelque lendemain.
Et l’on court après lui alors obstinément
Pour pouvoir le cerner et le domestiquer,
Mais il s’échappe encore et délibérément
Se joue de nos efforts à le revendiquer.
C’est parfois un visage entrevu dans la foule,
Dans le flot des passants on l’a entraperçu,
Et le voilà soudain suffoqué dans la houle,
Comme fondu dans les mailles de son tissu.
C’est aussi quelquefois comme ce souvenir
Surgissant, impromptu, de notre vieux passé,
Le voilà s’accrochant pour nous circonvenir
D’un remords, d’un regret de l’avoir tôt chassé.
Et pourtant il surgit sans qu’on l’ait commandé,
On ne l’attendait plus, il était pourtant là :
C’est le quotidien dont il faut s’accommoder,
Ne cherchons plus ailleurs en quelqu’un au-delà ! (6/08/16)