Chaque matin revient, toujours plus lancinant,
Ce message arrivant toujours plus menaçant,
Qui me rappelle aux fautes censées oubliées
Et ressurgissent comme pour mieux m’humilier.
Le passé s’y accroche comme une arapède,
Pour l’évacuer il n’y a point de remède :
La mémoire déboule en vagues successives
Et la fuite en avant n’est jamais suspensive.
Lutter contre elle n’est qu’un pâle subterfuge :
La faute ne peut y trouver quelque refuge,
Et si le jour s’efforce alors de l’effacer,
C’est la nuit que vient nous tarauder le passé.
Toute fuite en avant appelle à son retour :
Le cauchemar surgit, nous cernant alentour,
Qu’on enfonce la porte, une autre nous enferme
A chaque pas nouveau et de plus en plus ferme.
La conscience submerge le vœu de la fuite,
Il n’y a pas de fin, il n’y a que des suites :
Le boulet que l’on traîne reste indélébile
Et toute esquive n’est plus qu’un jeu malhabile. (4/06/16)