Il n’y a rien de pire que l’indifférence,
Elle lamine toute notre résistance :
On veut s’en prémunir de par quelque distance,
Elle sapera notre dernière assurance.
Confronté au silence, on peut s’interroger
Sur quelque motif qui ait pu y prévaloir,
Et l’on refait le film du piètre défouloir
Qui a pu nous rendre tout à coup étrangers.
A cacher les motifs qui creusent le fossé
La suspicion devient trop lourde à supporter :
On sait bien pourtant que si l’on tout raté,
Un pardon pourrait bien quand même s’exercer.
Le silence devient la pire des vengeances,
On peut bien supposer ce qu’en est l’origine,
Mais on n’est sûr de rien et ce qu’on imagine
Tombe peut-être dans la mésintelligence.
La parole devient alors le seul remède
Pour lever quiproquos et aussi toute angoisse :
Se livrer sans détour pour conjurer la poisse
Fera de tout non-dit un tout autre intermède. (18/07/16)