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L’Amérique, la BNP, l’Ukraine et la Russie...

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France

L’avantage, sur nous, de la plupart, sinon de tous les pays du monde, Vatican compris, c’est qu’eux n’ont pas, comme nous, la chance d’être la patrie des Droits de l’Homme. Alors, pendant que nous sillonnons l’Univers (aux frais du contribuable) à la poursuite du moindre manquement à la justice et à l’égalité, tous les autres s’occupent de faire prospérer leurs propres affaires. Et s’il se trouve qu’elles profitent par hasard à d’autres qu’à eux-mêmes, ils font comme s’ils avaient fait exprès, et ils présentent la facture.

Les maîtres en la matière, ce sont sans conteste les Etats-Unis. Depuis qu’ils sévissent sur la scène internationale, personne n’a fait mieux qu’eux. Ce mélange de bondieuserie « God bless America » et de cynisme « Business is Business », même les Chinois, qui sont loin d’être des amateurs, ne leur arrivent pas à la cheville. Je ne vais pas reprendre la litanie de leurs lâchages et de leurs coups de pied de l’âne, de Suez à l’Algérie, en passant par l’AEF, l’AOF ou l’Indochine, mais m’arrêter à deux initiatives américaines récentes, qui devraient quand même nous ouvrir enfin les yeux.

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La première, c’est l’amende faramineuse infligée à la BNP par nos « indéfectibles amis ». Plus de 10 milliards de dollars, et encore, les américains espéraient le double ! Il a fallu toute la « contrition » des négociateurs de la Banque française, et le risque systémique d’une amende confiscatoire pour qu’ils se résignent à une relative « clémence ». Pourtant, si l’on y regarde de plus près, il n’y a pas de quoi dire « merci » :

- des clients de la BNP, qui n’étaient ni américains, ni résidents US, ont effectué des achats de pétrole en dollars, dans des pays sous embargo américain, dont l’Iran [1]. A priori, les américains ne font pas la loi en dehors de leur propre pays, et n’ont rien à interdire à la BNP en dehors de ses activités américaines.

- oui mais, en se servant de la monnaie américaine, la BNP s’est de facto soumise au droit américain (sic). Ce qui veut dire que si vous utilisez des dollars n’importe où dans le monde, l’Amérique a le droit de contrôler ce que vous en faites ! La BNP n’avait plus qu’à passer à la caisse, sinon c’était les tribunaux, des années de procédure, des frais de justice himalayens. Elle avait d’autant plus intérêt à s’écraser qu’elle est propriétaire d’une banque aux Etats-Unis, BancWest, et que si elle avait rué dans les brancards, elle allait perdre son agrément là-bas. Autant dire qu’elle n’avait plus qu’à fermer boutique aux US.

- Derrière la vertu outragée de nos alliés, la réalité prosaïque est que les procureurs et les juges, qui sont tous élus, ont trouvé là une occasion de se refaire la cerise auprès d’électeurs mécontents de l’affaire des "subprimes". Taper sur une entreprise française, en ce moment et avec un président de la République et un gouvernement de clowns, il n’y avait pas grand risque. La preuve, Hollande n’a même pas fait semblant de protester.

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La seconde, c’est l’embargo contre les Russes, décrété par les Américains, qui n’en subissent aucun inconvénient, tandis que les agriculteurs français se prennent en pleine figure le retour de manivelle, et que la croissance allemande pique du nez.
Tout cela parce que les américains voient d’un mauvais œil la Russie leur faire à nouveau concurrence sur la scène internationale. Et avec un « vrai » chef, Poutine, qui est sans doute un abominable dictateur élu démocratiquement par 60% des russes, mais qui a surtout le tort de faire de l’ombre à la coqueluche des progressistes de salon, le pâle Obama. Ne cherchez pas plus loin. Les petites mesquineries ont toujours fait les grandes causes politiques (Sarkozy humilié par Kadhafi, pour ne citer qu’un exemple français).

Alors les américains, sous prétexte d’aider le "peuple" Ukrainien, ont poussé ses dirigeants pro-russes dehors, sous les applaudissements de nos béats droits de l’hommistes, les ont remplacés par des anti-russes, et maintenant, ils accusent les russes, qui n’ont pas goûté la manœuvre, de s’opposer à un processus démocratique. C’est comme si la Floride devenait communiste suite à des manœuvres chinoises, et que la Chine décrète un embargo contre les américains, en formant une coalition internationale avec les deux derniers pays communistes du monde (gag), la Corée du Nord et la France.

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Que dans les deux affaires que je viens de citer, notre « ami » américain ait agi dans son intérêt, ou ce qu’il croit être son intérêt, c’est bien normal. Mais nous ? Comment avons-nous pu accepter le coup de pied au cul des américains par BNP interposée, et retendre les fesses en Irak ou en Ukraine ? Notre intérêt, à nous, ne serait-il pas plutôt de nous rapprocher de pays qui ne risquent pas de nous racketter pour se refaire une santé, qui défendent les mêmes valeurs que nous, plutôt que le mariage entre hommes, les manipulations génétiques ou la théorie du genre, et qui en plus sont prêts à nous acheter des bateaux, des avions, des pommes, des poires, et même des scoubidoubidou-ah ?. Et si on essayait les Russes, après tout ? Ils ont été nos alliés et nos admirateurs pendant des siècles, et ils sont prêts à dérouler le tapis rouge pour nous. Et puis, entre nous, si en définitive on se faisait b...r, autant que ce soit par des gens qui nous aiment, non ?

[1avec qui l’administration Obama est d’ailleurs en train de se rabibocher