La tête branlante, le pas mal assuré,
Il va, il ne sait où, l’essentiel est d’aller…
Le pas est saccadé, le pied aventuré,
Folâtrant follement, comme déboussolé.

Pierre Richard, lui, avait les pieds qui parlaient ,
Les lançant tour à tour en une belle fresque,
Il les jetait au vent, mais il les contrôlait :
J’ai bien ri de ses fresques si turlupinesques.

Mais lui c’est bien hélas tout naturellement
Qu’il est et demeure sans cesse déglingué :
Ses pieds lancés devant toujours inconsciemment,
Il va, il ne sait où, comme soudain largué…

… Il va, toujours allant, boussole déglinguée,
Ses pieds prenant otage de sa volonté :
Sur son vivant la balourdise en est plaquée
Et foin donc désormais de quelque liberté !

Il va, toujours allant, jusqu’à ce que sa tête
Cogne aux murs qui lui font toujours quelques barrières…
Mais notre grand comique, lui, encor s’entête
A ne point voir que son cap est toujours derrière. (20/09/16)