Il est trop court et rondelet
Il est trop court, à court d’idées
Quand, le petit poing bien serré,
Il nous montre sa volonté.
Il voudrait dire sa vigueur
Mais halète tout en sueur
Et, quatre à quatre, l’escalier
N’est guère facile à monter.
Il tente quelques envolées
Mais ses ailes sont déplumées :
Tout retombe comme un soufflé
En un maelström tout essoufflé.
Il est court et toujours trop court
Dans ses phrases, dans ses discours :
Sept syllabes sont prononcées
Et le souffle aussitôt coupé.
On attend quelque Bossuet
Mais le nez plonge en ses papiers
Et de son air tout détaché
Il rit d’un mot bien préparé.
Certains y voient de l’éloquence
Mais c’est dans ses notes qu’il pense
Les bras voudraient bien embrasser
Mais le geste est tout étriqué
La phrase manque hélas d’ampleur
L’esprit souvent est comme ailleurs
La période cicéronienne
Heurte la roche tarpéienne
Comment croire à sa conviction
Quand le regard balaye en rond
Et que tant de transpiration
Ne révèle que confusion ? (22/09/2007)