Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Hollande : Merci, Charlie !

, popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

téléchargement (63)Le duo de l’exécutif français a opéré un redressement spectaculaire dans les sondages à l’occasion de l’attentat commis contre la rédaction de Charlie Hebdo. Le Président est considéré aujourd’hui comme un bon président par 30% des Français et Manuel Valls est approuvé par 69% des sondés qui le trouvent rassembleur, et 78% qui l’estiment à la hauteur. Un esprit grognon pourrait grommeler : « C’est un métier facile, la politique. Vous ne faîtes que des bêtises. En partie à cause d’elles, une catastrophe vous tombe dessus. Alors vous prononcez quelques discours bien sentis, et c’est dans la poche. Vous redevenez populaire. »

Pour les bêtises, elles sont bien là, même si elles sont noyées dans l’autosatisfaction et les propositions. Plus de 1200 djihadistes « français » se baladent entre notre pays et les foyers de guerre religieuse du Moyen-Orient. L’Europe entière subit le phénomène. Notre politique internationale erratique et absurde a multiplié les zones livrées à la violence islamiste. Alors que la détention et le port d’armes sont strictement réglementés pour les citoyens « lambda », des terroristes de quartier peuvent impunément se doter d’un arsenal d’armes de guerre. La Ministre de la Justice met en oeuvre une politique fondée sur une idéologie laxiste par principe hostile à la prison. Elle demande maintenant d’appliquer les mesures de libération anticipée aux récidivistes comme aux autres. Non seulement, on libère, avant même la circulaire ministérielle, un multirécidiviste comme Coulibaly avant la fin de sa peine, mais on permet en prison la formation et les contacts propices à l’embrigadement dans les réseaux terroristes. Et, quand les détenus les plus dangereux sont élargis, on perd leur trace. Le Premier Ministre a reconnu des failles. La lucidité, même tardive, est la bienvenue, mais elle n’efface pas les fautes commises après plus de deux ans de pouvoir, plus de deux ans après Mohamed Merrah. Ces défaillances accompagnent un discours idéologiquement confus, favorable à l’immigration, insoucieux des conditions d’assimilation nécessaires à la citoyenneté, lorsqu’il propose le vote des étrangers, par exemple, et qui a profondément divisé les Français sur les questions de société. Au-delà des mots et des idées, une politique économique désastreuse n’a pu que rendre plus difficile l’intégration des jeunes, notamment issus des quartiers sensibles. Le bilan est calamiteux.

Mais, ces gens qui, depuis leur arrivée au pouvoir avaient « tout faux », et qui succédaient à une partie de l’opposition actuelle qui était loin d’avoir « tout bon », ont trouvé les mots justes. Trois facteurs ont retourné la situation. Le premier est le peuple qui s’est dressé devant l’inacceptable. La France est toujours un pays qui sait dire « Non ». L’abaissement, l’humiliation, la soumission, ça suffit. Nous allons résister. Nous voulons que l’on combatte et qu’on abatte les terroristes. Ce peuple qui a applaudi les forces de l’Ordre, qui a approuvé la force qui a donné le dernier mot à la Loi, ce n’était pas celui des révolutions, c’était le digne héritier de celui qui avait dit « non à la chienlit »fin Juin 1968. Qu’il se soit un peu fourvoyé dans un slogan qui l’identifiait à un journal gauchiste exprimait une saine bravade. Le deuxième facteur avait sa part dans ce glissement sournois. Le microcosme médiatique gauchisant était mal à l’aise avec la nullité évidente du gouvernement de « Gôche », avec la mobilisation des conservateurs lors des défilés opposés à la dénaturation du mariage, avec la montée électorale de la droite. Et voilà que l’occasion se présentait de souligner le parcours sans faute de l’exécutif, de porter au pinacle l’esprit subversif d’un confrère-martyr, et de remettre en avant les bonnes vieilles valeurs laïques. En prime, les trois millions de manifestants faisaient oublier les autre « manifs ». Le troisième ingrédient, reconnaissons-le, a résidé dans la justesse des discours. Le mot phare a été l’unité. Devant le danger, on se rassemble derrière le Chef, qui a joué son rôle et a décliné ce qui pouvait soutenir cette union. La fierté française a été proclamée, fondée sur la réaction du Peuple, sur le courage et l’efficacité de la police, et sur la solidarité internationale qui a rassemblé tant de responsables politiques venus du monde entier, le 11 Janvier. Souligner le sang-froid, la fermeté, la force face au fanatisme ne pouvait que plaire à la droite. La laïcité, la diversité reprenaient a bon escient des valeurs de gauche. Les trois victimes issues de la police offraient d’ailleurs par hasard une émouvante démonstration de ce thème. A l’Assemblée, Manuel Valls a été applaudi parce qu’il avait aussi eu le ton juste. Il a su distinguer par exemple les mesures exceptionnelles de celles d’exception et pointer ainsi la difficulté de préserver à la fois la sécurité et la liberté. Il a encore très habilement dit que le problème n’était pas entre la France et l’Islam, mais à l’intérieur de l’Islam. C’est plus intelligent que de prétendre que ces événements n’ont rien à voir avec l’Islam, comme le fait le politiquement correct moutonnier. Il a, enfin, compensé avec beaucoup de finesse, la peur très réelle des Juifs, qui viennent une fois encore de payer la faute d’être nés, par la honte, plus symbolique et moins mortelle des Musulmans, injustement stigmatisés.

Prises au dépourvu, les oppositions ont offert un quatrième apport au pouvoir. Ni Sarkozy jouant des coudes pour être au premier rang, ni Marine Le Pen participant à distance au défilé n’ont trouvé la posture convenable. Alors que l’exécutif n’a pas encore envisagé les changements radicaux qui s’imposent dans le contrôle des frontières et l’immigration ou dans sa politique judiciaire, se contentant d’annoncer des mesure de renforcement de la surveillance, en matière de transport aérien, par exemple, les oppositions se sont livrées à une surenchère de propositions, parfois peu réalistes. Il aurait été plus clair, une fois la participation à la manifestation populaire accomplie, d’accuser clairement le pouvoir d’une récupération éhontée d’événements dont il est grandement responsable. Son revirement sur la diminution des effectifs de l’armée à un moment où nous en avons le plus grand besoin à l’intérieur comme à l’extérieur est pourtant un aveu éclatant de son imprévoyance et de son incohérence. Les mots ne peuvent longtemps cacher l’insuffisance ou la nocivité des actes. Encore faut-il une opposition plus solide sur ses convictions que sur ses ambitions pour le démontrer !

 

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...