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Etre radicalement français ?

, par  vanneste , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

equilibreLe mot à la mode est « radicalisation ». Un projet d’attentat formulé par une adolescente de 16 ans sur internet a concentré les regards sur cette dérive monstrueuse. Dans notre société tolérante, métissée, notre belle mosaïque de toutes les couleurs, arc-en-ciel pour tout dire, et grâce aux multiples canaux offerts à la libre expression et à la libération des fantasmes les plus intimes, voilà que de jeunes esprits sombrent dans le fanatisme mortifère d’un islam déformé, extrémisé, en un mot, radicalisé. Notre culture ouverte à l’accueil de toutes les différences, fondée sur la paix et l’amour, sur la solidarité compassionnelle et le libre épanouissement de chacun tombe sur un os. Elle qui héritait de ces beaux sentiments d’un passé chrétien, qu’il était préférable de gommer par souci d’ouverture, découvre avec stupeur qu’elle a favorisé la présence en son sein d’une religion qui, renouant avec ses origines les plus étroites, permet à des individus, souvent jeunes, d’exprimer leur singularité en disant à quel point ils haïssent le pays dans lequel ils vivent, à quel degré ils méprisent notre « civilisation » et ses valeurs. Stupéfiés par ce désastre, celui de politiques menées depuis des décennies, nos politiciens planchent tous sur la « déradicalisation ». Dans les mosquées, les prisons, les écoles, sur la toile, avant le départ pour le djihad ou à son retour, il faut surveiller, déceler, signaler et « déradicaliser ». Des centres de prévention vont être dédiés à cet effet, des équipes spécialisées vont s’y employer. L’Etat maternant va ajouter à la pile de ses services d’accompagnement et d’assistance, un outil destiné à libérer les esprits de l’emprise salafiste. On évitera d’évoquer une « rééducation » tellement contraire à notre éthique libertaire. S’agira-t-il de « soigner » ? D’une certaine manière, oui. L’idée repose sur un postulat : l’islam n’est pas en cause. Comme le dit Olivier Roy, ce n’est pas l’islam qui est radicalisé, mais la radicalisation qui s’est islamisée. Des jeunes révoltés par l’injustice sociale et en recherche d’eux-mêmes au travers d’une identité religieuse vont devenir djihadistes, comme ils auraient été anarchistes ou gauchistes auparavant. L’ascenseur social toujours en panne donne l’avantage aux psychologues sur les sociologues. Des initiatives privées existent déjà, comme le Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam de Dounia Bouzar qui vise à restaurer cher les jeunes la raison et le goût de vivre. Les pays scandinaves, pionniers du maternage social, ont créé des centres comme celui d’Aarhus au Danemark. La France va imiter ce modèle d’une manière plus contraignante. Un premier centre fondé sur un programme de réinsertion et de citoyenneté doit être ouvert en Septembre à Beaumont-en-véron.

On peut espérer que ces initiatives, ces béquilles, ces rustines, qui emploieront un certain nombre d’éducateurs spécialisés, mais pas nécessairement en religion, sauveront quelques âmes. Mais, comment ne pas voir que le problème est infiniment plus profond ? Notre époque et notre pays en particulier voient le triomphe des sans-gêne. La décence, le respect sont à l’évidence les conditions incontournables de ce fameux « vivre-ensemble » dont on nous rebat les oreilles. Or notre société devient la scène d’un affrontement entre , d’une part, un laisser-aller cultivé par la prétendue élite, et par une partie importante de la population qui s’empresse d’imiter le modèle et d’autre part un surcroît d’exigences affiché par l’interprétation archaïque d’une religion importée. Sans-gêne du débraillé et sans-gêne de la différence provocatrice se télescopent. Le spectacle des gay-pride d’un côté et les Niqabs de l’autre exhibe les contradictions d’une « civilisation » qui veut tout et son contraire. Se font face d’une part, une société qui passe son temps à nier toute identité collective, historique, religieuse, comportementale, si ce n’est une vague adhésion à des principes républicains, pour donner toute leur place aux identités individuelles parfois regroupées artificiellement en « communautés », et d’autre part, des individus, qui se sentant exclus, profitent de ce vide pour affirmer une supériorité de revanche et de compensation. Eux ont une religion, une identité forte, des exigences de tenue et de vie, parfois très récentes, et pour ceux qui vont jusqu’au bout du processus, un goût pour la mort qui leur donne un ascendant sur les jouisseurs de la vie.

Le vivre-ensemble ne peut être une simple juxtaposition de groupes dont les frictions et les rapports de forces vont croître jusqu’à la rupture. Il exige donc un double effort de lucidité et de volonté. Celui-ci nous demande de prendre conscience de la spécificité de la religion musulmane. Il est faux de dire, comme Haouès Seniguer, que cette confession « ne prédispose pas à la violence ». Ses textes, son histoire, sa réalité politique actuelle montrent l’inverse, même si cette prédisposition reste le plus souvent latente. Il faut donc en contenir la progression dans notre pays et en limiter l’enseignement. Mais par ailleurs, pour intégrer des personnes à une société, il faut encore que celle-ci soit attirante et qu’elle affirme sereinement son identité et ses atouts. Il faut donc que ses membres les connaissent et soient capables de les faire valoir. C’est pourquoi, il serait plus utile aujourd’hui de réapprendre aux jeunes Français l’extraordinaire richesse de leur civilisation gréco-latine, de la religion chrétienne, et de leur histoire nationale que de leur donner une image édulcorée d’une religion venue d’ailleurs.

Voir en ligne : http://www.christianvanneste.fr/201...