Cet article se veut informatif sur ce qui se passe actuellement en Espagne et c’est la raison pour laquelle j’ai participé à une manifestation ce dimanche, identique à celles qui se sont déroulées au même moment dans toutes les villes d’Espagne.

25 000 participants environ à Alicante. Pour une ville de 300.000 habitants c’est un record !

Un policier interrogé m’a dit qu’en 30 années de carrière « il n’avait jamais vu ça ! »

Environ deux millions de manifestants dans tout le pays et pas un seul drapeau étranger, uniquement une marée de drapeaux espagnols ainsi que de nombreux drapeaux blancs ornés de la croix de Bourgogne (Cruz de Borgoña ou croix de Saint-André, symbole de l’Empire espagnol et aujourd’hui symbole de l’Hispanité) et des Espagnols qui manifestaient avec la ferveur et la fierté d’être espagnols.

Il est vrai qu’il ne s’agissait pas de manifester pour des conflits internationaux. Les préoccupations principales des Espagnols en ce moment ne sont pas ces problèmes certes gravissimes et très importants.

Ce qui motive leur colère, leur ressentiment, c’est le proche avenir politique de leur pays : Quel va être le prochain parti politique qui dirigera le pays durant les quatre prochaines années ?

L’amnistie réclamée par Pedro Sanchez, l’actuel Premier ministre et les Socialistes, pour le traître Puigdemont, leader des indépendantistes catalans afin de pouvoir continuer à gouverner, lui sera-t-elle accordée ou non ?

Tout cela nous le saurons dans quelques jours. Les pourparlers sont en cours, mais la présidente du Congrès a déjà fixé la date de l’investiture les 15 et 16 novembre. Pour l’instant, la très grande inquiétude des patriotes espagnols, y compris d’ailleurs d’une moitié des catalans qui pour la plupart s’opposent à cette amnistie, reste la raison majeure de ces manifestations qui depuis une semaine bouleversent la sérénité, la tranquillité des Espagnols de cette fin d’été ensoleillée, en tous les cas sur la côte méditerranéenne du pays.

Voilà ce que l’on a pu entendre dans les rues de toute l’Espagne ce dimanche de novembre :

« Sanchez, hijo de puta », « Sanchez traídor, España unidad o Cataluña Española » mais aussi “¡Viva Cristo Rey !” “¡España es cristiana, no musulmana !” “ Con los moros no tenéis cojones”, et les chants notamment « Viva España »

En tête des manifestants des membres du PP (Parti Popular), de Vox et même de quelques socialistes hostiles à l’amnistie réclamée par leur « Chef » battu aux récentes élections par le PP. Cette amnistie, si elle est accordée à Puigdemont, apportera à Pedro Sanchez les sièges nécessaires des indépendantistes catalans, comme ceux déjà comptabilisés des indépendantistes basques. Son parti restera à la tête du pays pour quatre années de plus mais ce sera la fin de la gauche socialiste et cela pour bien longtemps !

Le pacte accordé est une honte car il tient les Espagnols en otage de par la décision de Pedro Sanchez car, en plus de l’amnistie, voici le paquet-cadeau offert aux indépendantistes en échange de leurs voix :

EXTRAIT pris sur RTVE :

« Outre la future loi d’amnistie, les accords signés pour parvenir à l’investiture comprennent de nombreux autres engagements et mesures que le prochain gouvernement devra mettre en œuvre au cours d’une législature qui s’annonce très complexe. La Catalogne recevra la gestion des trains Rodalíes et l’annulation d’une partie de la dette, comme le prévoient les accords entre les socialistes et Esquerra. Transfert de compétences également au Pays Basque. Le PNV a obtenu le transfert de toutes les compétences restantes de son statut d’autonomie, y compris la sécurité sociale. Parmi les accords conclus avec Sumar, l’augmentation du salaire minimum et la réduction du temps de travail ont fait la une des journaux. La Galice et les îles Canaries bénéficieront également des accords avec la BNG et Coalición Canaria. Et d’un texte plus ouvert avec Junts dans lequel un mécanisme international est mis en place pour superviser les futures négociations. »

« La Patronale » (équivalent du MEDEF de France) s’est réunie ce lundi afin de décider et de programmer « une grève nationale » un tout prochain jour.