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Ecole : La fabrique des monstres ?

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" Saïd Kouachi, né en 1980, et son frère Chérif, né en 1982. Amedy Coulibaly, né en 1982. Mohamed Merah, né en 1988. Mehdi Nemmouche, né en 1985. Adel Kermiche, né en 1997. Tous produits du système scolaire français. Sans compter des milliers d’apprentis-djihadistes hexagonaux très désireux de partir s’enrôler sous la bannière noire des assassins de Daech. Tous ont un point commun : ils n’ont connu que l’école revue et corrigée par le PS, et à partir de 1989, l’école sortie de la loi Jospin.

L’élève au centre

La loi Jospin a eu l’idée magistrale de faire de l’élève (pardon : de l’apprenant) « l’acteur de son propre savoir » : c’en fut donc fini de la transmission classique du maître vers l’élève. Le « petit d’homme « (sic !) construirait désormais lui-même son propre savoir, au sein d’une « communauté éducative » rassemblant tous les « acteurs » sans les hiérarchiser. C’était la fête !
Après avoir affirmé, dans une grande envolée pléonastique, que « l’éducation est la première priorité nationale » (art. 1), la loi se donnait pour objectif (art. 3) de conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Elle promulguait (art. 4) « l’adaptation à la diversité des élèves » — le premier pas, essentiel, vers cette communautarisation dont se réclament tous ces imbéciles. Elle faisait passer l’orientation (comprenez : les décisions des conseils de classe) sous les fourches caudines des familles (art. 8).
Elle conférait (art. 10) aux élèves la « liberté d’expression » — dont nous avons vu maintes manifestations depuis cette date : la première affaire de « foulards islamiques » arrive deux mois après le vote de la loi, à Creil — et Jospin se gardera bien de légiférer sur un si beau symbole de liberté. Et combien d’enseignants peuvent témoigner des discours de haine nés spontanément sur les lèvres des élèves au lendemain du 11 septembre ou après les assassinats de Charlie, au cours de cette minute de silence si souvent chahutée. Enfin, la loi reconnaissait (art. 13) ces associations d’élèves, pouponnières du PS, que sont les « syndicats » lycéens ou étudiants — alors même qu’elles ne regroupent qu’une infime minorité des élèves — présents désormais dans les instances de décision du ministère.
Cerise sur le gâteau, la loi créait (art. 17) dans chaque académie un Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), devenu depuis Peillon École supérieure du professorat et de l’enseignement (ESPE). Des machines à broyer et à imposer des pédagogies aberrantes : « L’élève construit lui-même son propre savoir » — ils sont tous Pascal ! ; et la grammaire s’invente chaque jour par « observation réfléchie de la langue » — tous linguistes ! D’où l’extrême difficulté à recruter aujourd’hui des enseignants de qualité, les étudiants de valeur préférant tout et n’importe quoi à ce qui était autrefois le plus beau métier du monde.

Mise à zéro

La réforme du bac décidée sous Allègre/Lang a vidé les épreuves de français de toute ambition. Le protocole de Lisbonne, décidé comme son nom l’indique à Bruxelles, a été entériné par la loi Fillon en 2004, et a remplacé les savoirs classiques par de vagues « compétences » qui forment aujourd’hui le cœur des nouveaux programmes élaborés par Mme Vallaud-Belkacem : tout sur l’oral, quitte à ce qu’il soit non maîtrisé, tout sur l’immédiateté et la spontanéité, rien sur la réflexion, l’humilité des savoirs patiemment conquis. La disparition programmée du latin est un symbole parlant de cette ambition de mise à zéro : faire une version ou un thème, c’est se battre avec le sens, le construire ou le reconstruire patiemment, se poser sans cesse des questions sur l’adéquation du mot à l’idée. Bien trop long pour une « civilisation » qui fait de la télé-réalité et des créatures qui s’y dandinent le nec plus ultra (pardon : le top !) de la qualité française.
Sans compter le refus de citer — ne serait-ce que citer ! — les mots nation ou patrie : Jean-Pierre Chevènement s’afflige de ce que détricotent ses anciens camarades. Et je passe sur l’apprentissage de la culpabilité collective via un discours aberrant sur la décolonisation et le sanglot de l’homme blanc — un discours dont a amplement profité par exemple Houria Bouteldja, la porte-parole des Indigènes de la république, qui publie Les Blancs, les Juifs et nous — tout un programme.
À l’arrivée, l’ère du vide, selon la jolie expression de Gilles Lipovetski.

L’appel du vide

Mais la nature a horreur du vide. Dans ces cervelles laissées en friche par des pédagogies absurdes, là où les savoirs humanistes avaient autrefois installé la transcendance des Lumières, se faufile sans peine le bourrage de crâne des idéologies de substitution, qui offrent des raisons de tuer et de mourir là où la culture française offrait des raisons de vivre.
Pour toute une génération née dans les années 1980-2000, c’est trop tard — et redresser ces cervelles tordues est un travail de titan. Il faut remettre l’école sur pied avec des programmes précis et ambitieux, une transmission rigoureuse des savoirs, un accès aux disciplines par un respect strict de la discipline, et une laïcité sans faille. J’ai tenté par ailleurs d’en tracer les grandes lignes. À chacun de se faire désormais une idée. Il faut bien comprendre que c’est l’école ou la guerre civile — même si les apprentis sorciers de gauche (et de droite) ont tout fait, sans même le faire exprès tant ils sont bêtes, pour nous précipiter dans le chaos. "
Tribune de Jean-Paul Brighelli parue dans Le Point, le 28 juillet 2016

Forcément, cette tribune a provoqué quelques remous, suffisamment pour que Jean-Paul Brighelli en fasse une autre pour expliquer aux nœuds-nœuds : " Pour en finir avec la culture de l’excuse " ... Elle se trouve ICI


D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2016/08...