On ne va pas chercher midi à quatorze heures
Lorsque l’on se trouve au-dessous de l’équateur,
Car le temps qui s’écoule est toujours bien plus lent
Et l’esprit bien plus calme ou bien plus indolent.

On s’y laisse bercer au ronflement des vagues,
Tête dans le ciel bleu et l’âme dans le vague,
Et l’humeur vagabonde en oublie bien la montre
Cependant toujours prêt aux nouvelles rencontres.

Tout au bord du lagon passent toujours des filles
A la peau bien cuivrée mettant le cœur en vrille…
Le soleil nous plombe de rayons acérés
Et l’on se laisse aller aux rêves censurés.

Les désirs s’émoustillent du doux clapotis
D’une houle ondulée levant les interdits,
Se dressent dans le ciel des flèches enflammées
De bonheurs attendus qui partent en fumée.

Et tout se fond dans le flou d’une évanescence,
Tout se délite en une pâle marcescence,
Et les rêves captés aussitôt se défont,
Le bonheur passager retourne à ses hauts-fonds. (15/05/16)