Quand on est malade on s’en prend au monde entier :
Chacun est coupable, a priori désigné,
Chacun est redevable de quelque pitié,
Qu’elle soit tourmentée, il sera bien soigné.
Car c’est de vindicte qu’il sera fustigé,
Pour peu qu’il ait pu être alors indifférent,
Il faut des plaintes pour ne pas être outragé
Et la pitié pourra nous rendre différents.
Un malade a besoin qu’on s’occupe de lui
Et la compassion demande plus d’attention
Que tout juste un petit coup d’œil jeté de l’huis,
De mots embarrassés dits sans vraie conviction.
Le malade exprimera bien mieux sa souffrance
Par des plaintes toujours bien mieux accentuées :
Il ne peut jamais laisser des traces de rance
Qui donnent à penser qu’elle est déjà tuée.
Le malade alité devra mieux soupirer
De ses maux que d’aucuns ne sauraient reconnaître :
Et pleurer ensemble pourra bien mieux parer
A la fin dernière qui est longue à paraître. (19/03/2019)