Il faut ronger son frein et user sa patience
Pour éviter le heurt face aux êtres bornés
Qui campent, entêtés, sur leur prétendue science
Et donnent des leçons pour mieux nous raisonner.
Ils parlent haut et fort, disant ce qu’il faut faire,
Car tout ce que l’on fait est hors de leurs critères :
Les maîtres à penser enjoignent de refaire
Toute œuvre concoctée hors de leur magistère.
Les maîtres à penser auront toujours raison :
Ils ont le savoir et aussi l’autorité,
Et devant eux c’est bien la ligne d’horizon
Qu’ils viseront sans faille et pour l’éternité.
Les maîtres à penser indiquent le chemin
Qu’il nous faut emprunter pour éviter l’ornière
Et ils nous conduiront, nous tenant par la main,
L’œil toujours bien ouvert, rose à la boutonnière.
Et tous ces malheureux qui se sont égarés,
Faute d’avoir suivi la voie toute tracée,
Se mordront bien les doigts de s’être autogérés,
Le vide déjà fait de leur propre pensée. (15/10/16)