Je ne parlerai plus de ce pays pourri
Qu’est devenu le mien depuis que les gauchos
En ont pris le pouvoir dont tout le monde rit
Et dont la barre est tenue par quelques manchots.

Il y a le ventru qui tente d’effacer
Sa panse rondelette en serrant son veston,
Le pas toujours branlant, visage compassé
De con toujours présent devant le peloton.

Il y a l’énervé, visage rubicond,
Le menton en avant et le bras prisonnier
De tics incontrôlés et le verbe infécond
De ses emportements secouant le prunier.

Toujours en retrait, mais sachant se faire voir,
Il y a bien sûr la charmante mijaurée :
Elle est là, minaudant et prête à recevoir
Les compliments vomis de toute logorrhée.

On voit, à l’intérieur, effacé et contrit,
Celui qui doit prévoir, mais ne sait jamais rien,
Du bon grain de l’ivraie ne pouvant faire un tri
Et toujours plongé dans ses rêves icariens.

Ce pays dont je suis, n’est plus guère le mien :
Les invasions barbares l’ont défiguré
Sous la bannière d’une bande de vauriens…
Il est temps de changer pour le récupérer. (27/08/16)