La mémoire est une coquette demoiselle,
Il vaut mieux parfois ne pas trop la bousculer,
Elle se fait rétive et fuit à tire-d’aile
Et l’on se surprendrait à ne rien contrôler.
Je recherchais le nom de ce fameux pianiste,*
Un peu fantasque, mais tellement surdoué
Et dont les mains sont celles d’un illusionniste…
Le rappel se taisait quoique bien secoué.
Des combinaisons des lettres de l’alphabet
Que je m’exerçais à toujours mieux concocter
Ressurgirait bien ce nom qui se dérobait,
Quand ma patience risquait de se déliter.
Je le revoyais bien, ce pianiste insolent,
Qui jouait de ses mains sur l’immense clavier,
L’image se figeait, mais son nom indolent
Echappait nuitamment à mon pauvre épervier.
Le lendemain matin, le nom m’est revenu,
Les synapses se remettaient à fonctionner,
Et soudain la mémoire était remise à nu…
Sur la demoiselle il ne faut pas s’acharner. (1/02/15)
"----"
*
* Liberace