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Commentaire du général Faivre sur le livre - Les derniers tabous : les Harkis restés en Algérie

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Réponse à l’article de Var Matin.

Président de la Commission française d’histoire militaire et membre de l’Académie des sciences d’outremer,
je suis allé porter la contradiction à Pierre Daum le 26 novembre 2015 au Cercle culturel algérien.
Voici mes arguments historiques.
Ecœuré par les réactions des Algériens présents, j’ai ensuite quitté la réunion.

Le président de séance Manceron, idéologue de l’anticolonialisme, a limité mon temps de parole.

Général Maurice Faivre

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LE DERNIER TABOU. LES HARKIS RESTES EN ALGERIE APRES L’INDEPENDANCE (Actes Sud 2015, 535 pages, 24,80 euros)

Poursuivant sa remise en cause des idées reçues, en particulier celles des adversaires du FLN, le journaliste Pierre Daum cherche à démontrer que la majorité des harkis n’a pas été massacrée, et après avoir subi incarcérations et sévices, avait regagné le village d’origine. Orienté par des associations communautaristes et par des écrivains publics, Daum a entrepris en Algérie un périple de 20.000 km en trois ans, et a rencontré 60 anciens harkis (ou militaires), octogénaires qui racontent avec moult détails, souvent fastidieux, le souvenir de leur vie ( familiale, militaire et socio-politique).

Cette étude contredit les témoins et chercheurs qui estiment que 60.000 à 150.000 supplétifs avaient été massacrés en 1962-63, et qui s’appuient sur des déclarations, pas toujours précises, de Georges Bidault, Jacques Soustelle et Maurice Allais. Cet ouvrage a sans doute le mérite de remettre en cause les évaluations inexactes de nombreux historiens Il incite à suivre Guy Pervillé qui souhaite que soient confrontés témoignages et documents dans des enquêtes monographiques.

Ayant lu partiellement un grand nombre d’historiens, Pierre Daum semble ignorer les évaluations des militaires. Il n’a pas fait de recherches en archives, mais retient des interprétations historiques judicieuses : - l’indifférence des Algériens, attachés à leur clan, pour le nationalisme – le recrutement local des supplétifs – le non refoulement des harkis rapatriés – la vengeance des faibles (les marsiens) et l’exclusion sociale des harkis survivants – l’existence de faux résistants (moudjahidines) au sein d’une population neutre – les démarches des anciens militaires pour obtenir nationalité française et retraite du combattant.

Il exprime cependant des jugements qui appellent la critique, tels que la torture généralisée, les villages brûlés avec leurs occupants, la confusion entre regroupement et internement, la méfiance du commandement et le double jeu des harkis ; il estime illusoire que les Algériens puissent exprimer un jugement équitable. Il semble ignorer les effectifs limités par le turn-over, les camps d’accueil des supplétifs en Algérie, les décisions de Joxe en avril et mai 1962, les directives des wilayas sur le traitement des supplétifs, le décompte exact des familles rapatriées (66.000) .

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