A sans cesse choisir de ne vouloir choisir
On finit par tomber dans un sacré pétrin,
Car c’est l’indécision qui invite à moisir
Dans le contentement d’un quotidien train-train.
La procrastination n’est que fuite en avant :
A remettre au demain la réalisation
De quelque idée prête à s’échapper dans le vent,
On perd le pari de sa réification.
Mais toute décision est toujours un pari
Et trancher dans le vif est un déchirement :
Entre au moins deux options c’est bien le bistouri
Qui laissera la plaie saigner durablement.
Pourtant ne pas choisir demeure encore un choix :
Il est la conclusion de quelque nolonté*,
Vouloir ne pas vouloir c’est bien ce qui échoit
A tout homme pétri de libre volonté.
De tous paris qu’il fait alors sur l’avenir
Le plus grand est celui de la métaphysique,
Disait le vieux Platon, pour son seul devenir,
Pascal le confirme en une même musique.** (21/03/15)
* Jankélévitch (Le je-ne-sais-quoi…) ** Pascal. Pensées 233