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Bloc-notes : comment Macron s’est isolé des Français

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« Bloc-notes : comment Macron s’est isolé des Français »

Emmanuel Macron aura été jupitérien dix-huit mois. Depuis quinze jours, son pouvoir est sous surveillance directe de citoyens en ébullition. En marche  !
est à l’arrêt. Dans son bras de fer imprudemment engagé avec les "gilets jaunes", le président a négligé son propre isolement. Son choix d’attiser les braises en diabolisant les protestataires a rendu leur cause plus populaire encore. Les sondés sont 84 % à soutenir le mouvement (sondage Odoxa-Dentsu Consulting du 28 novembre), en dépit des violences commises samedi sur les Champs-Élysées. Mardi, le chef de l’État a d’ailleurs pris acte de la victoire des révoltés. "Les solutions viendront de la base", a-t-il déclaré. En un ultime orgueil, il a néanmoins promis de ne changer ni d’avis ni de cap. Reste qu’en légitimant cette "colère sourde", il s’oblige désormais à la respecter. Il est peu probable qu’il puisse imposer, sans dommages, sa loi sur la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes. Sa réforme de la loi de 1905, destinée à satisfaire l’islam, s’annonce inflammable. Idem pour son intention de signer le pacte de l’ONU qui facilitera l’immigration.

Le chef de l’État s’est donné trois mois pour "co-construire des solutions pragmatiques" autour de la fiscalité environnementale. Les élus et associations locales, dont les "gilets jaunes", sont appelés à la concertation. Macron invite les décideurs à une "conversion mentale", censée écarter l’expert au profit du citoyen. Mais le président est-il disposé à donner l’exemple  ? Son dogmatisme sur le risque d’une prochaine fin du monde pour cause d’utilisation de la voiture à la campagne est semblable aux visions farfelues des gourous de sectes apocalyptiques. À quoi bon faire participer les gens à un choix si ce dernier est arrêté  ? Or c’est ce que propose Macron quand il prévient qu’il ne renoncera pas à taxer le carburant, au nom de la transition énergétique. En fait, rien n’est sincère dans son ouverture, contrainte, au monde de demain qui émerge derrière les "gilets jaunes". La nouvelle révolution française, qu’il semble pourtant percevoir quand il appelle à "bâtir un nouveau contrat social pour le XXIe siècle", ne supporte pas les vieilles manœuvres dilatoires de la politicaillerie.

Le rejet de Macron est ce qui fédère les colères  : au palmarès des slogans, "Macron démission  ! " vient en tête.
Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...