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A Marseille, les juifs appelés à se « cacher un peu »

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Bon ben voilà on les avait prévenu les pathos et ben on y est !!

Après l’agression d’un enseignant, le président du consistoire israélite de Marseille conseille aux habitants de confession juive de ne plus porter leur kippa dans la rue.

C’est une « incitation », une solution par défaut « en attendant des jours meilleurs ». Ce mardi, Zvi Ammar, le président du consistoire israélite de Marseille, a appelé les Marseillais de confession juive à ne plus porter leur kippa dans la rue. Après l’agression, lundi en pleine matinée, d’un enseignant d’une école juive alors qu’il se rendait en cours, le représentant de la communauté a estimé que dans ce contexte de tensions, il fallait envisager de « se cacher un peu ». « Malheureusement pour nous, on est ciblés : dès qu’on est identifié, qu’on est juif, on peut être agressé et même risquer la mort. Devant la gravité des événements, il faut prendre des décisions exceptionnelles et, pour moi, la vie est plus sacrée que tout autre critère », a-t-il expliqué, ajoutant que cet appel lui faisait « mal au ventre ».

Cet appel n’a pas été relayé par le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui a déclaré à l’AFP que « nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa ». Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif, organe politique), Roger Cukierman, est sur la même ligne : l’appel à remiser les kippas « n’est certainement pas une bonne idée ». « Cela traduit une attitude défaitiste, de renoncement. »

Au lendemain de l’attaque du professeur par un adolescent se réclamant de l’Etat islamique, c’est encore le profil apparemment sans histoire du jeune homme, un Turc d’origine kurde, et le caractère « indétectable » de sa radicalisation, qui attise encore les inquiétudes. D’autant que de l’avis de Zvi Ammar, l’Etat fait déjà « tout pour nous assurer le maximum de protection » : dans les Bouches-du-Rhône, les principaux établissements de culte et d’enseignement sont déjà sous surveillance dans le cadre du dispositif Sentinelle, renforcé depuis les attentats du 13 Novembre pour mobiliser aujourd’hui près de 470 militaires.
Augmentation des agressions

« On ne peut pas demander plus, a estimé le responsable communautaire. On ne va pas mettre un policier, un gendarme ou un militaire derrière chaque juif… » Malgré cette surveillance, les agressions ont nettement augmenté depuis un an, a relevé lundi le procureur de la République de Marseille, évoquant environ 70 poursuites pour des faits tels que des outrages, des menaces de mort, de l’incitation à la haine depuis le 13 Novembre. Toujours selon le procureur, Marseille, qui compte quelque 70 000 juifs sur une population de 855 000 habitants, serait plus concerné que les autres métropoles par cette hausse.

L’adolescent, lui, a clairement déclaré durant sa garde à vue qu’il en voulait aux juifs. Une enquête a donc été ouverte pour « tentative d’assassinat aggravé en raison d’une appartenance religieuse » et « d’apologie du terrorisme ». Dans l’après-midi, il a quitté les locaux de l’évêché marseillais pour être transféré à la Sous-direction antiterroriste à Levallois (Hauts-de-Seine), le parquet antiterroriste de Paris s’étant saisi de l’affaire. Il devrait ensuite être présenté à un juge d’instruction antiterroriste, pour une possible mise en examen.
Stéphanie Harounyan à Marseille

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