APPEL AU RASSEMBLEMENT DES PATRIOTES PAR LE RPF.

, par  MORA
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Le 14 avril 2013 à 16:14, par NJ_Publication En réponse à : APPEL AU RASSEMBLEMENT DES PATRIOTES PAR LE RPF.

Je reproduis ici un commentaire laissé par mail au sujet d’un appel similaire lancé par le RPF :

Dommage que la Croix de Lorraine figure sur votre logo, je partage plein de vos idées, mais je suis Pieds-Noirs, victime de de Gaulle, et donc il est impossible pour moi de rejoindre votre mouvement. De Gaulle pour moi ce n’est pas cette vision de la Rance qui vous plait tant, c’est l’homme qui a sacrifié des miliers d’êtres humains pour atteindre ces objectifs.
Je suis une victime collatérale de ce "Grand" Homme, qui de Mururoa à l’Algérie a tant de mort sur son parcours.
Dommage !
Cordialement

Mururoa. Conséquences des essais nucléaires français

La France a procédé entre 1960 et 1996 à 210 essais nucléaires dont 17 au Sahara, 193 en Polynésie (167 à Mururoa, 14 à Fangataufa ).
C’est le 13 février 1960 que la France a effectué sa première expérience nucléaire militaire. Cette explosion nucléaire expérimentale a eu lieu dans le désert de Tenezrouf en Algérie.
A partir de 1966, la France ne pouvant plus poursuivre ses essais dans le désert algérien, choisit un nouveau site : Mururoa, un atoll du Pacifique.
Une journaliste de l’émission Thalassa a effectué une enquête sur l’impact des radiations sur la population polynésienne.
La volonté de poursuivre les essais nucléaires jusqu’en 1996 porte t-elle un discrédit sur le respect des droits de l’Homme prônée par la France ?

La France devient une puissance nucléaire

En février 1960, une bombe A d’une puissance de 60 à 70 Kt est testée dans le Sahara algérien.
« Hourra pour la France ! câble le général de Gaulle. Depuis ce matin, la France est plus forte et plus fière ».
Malgré les pressions américaines et l’opposition de l’ONU, de Gaulle ordonne de continuer le programme nucléaire français.

Après l’indépendance de l’Algérie, le gouvernement algérien proteste en 1963 contre ces essais nucléaires.
Contrainte de changer de site, la France annonce dès avril 1963 son intention de construire une base d’essais nucléaires sur l’Atoll polynésien de Mururoa.

En août 1963, un accord entre les Etats-Unis, l’URSS et l’Angleterre est signé à Moscou interdisant les essais nucléaires. La France refuse de signer cet accord.

Le choix de Mururoa

Mururoa n’est pas choisi au hasard. Cet atoll, situé à 18 000 km de Paris, est officiellement éloigné de toute présence humaine.
En réalité, l’île de Tureia n’est située qu’à 120 km et abrite 70 personnes. Si la France ne risque pas de subir les dégâts des nuages et des particules radioactives, il n’en va pas de même pour cette population, ni pour la population d’environ 5 000 personnes de ce secteur.

On ne peut pas parler de méconnaissance du problème. En effet, plusieurs mois avant le premier tir nucléaire, un rapport classé secret défense faisait état des risques encourus par cette population.
L’existence de ce rapport a été révélée par Vincent Jauvert, un journaliste du Nouvel Observateur.

Les autorités françaises savaient donc que cette petite population était particulièrement fragilisée du fait du nombre important de vieillards et de femmes enceintes ou en âge de procréer.

Essais nucléaires et rapports tenus secrets

L’atoll de Mururoa n’est pas le seul concerné par ces essais. 14 tests ont également été effectués à Fangataufa.
En 1966, lors du premier essai français dans le Pacifique, on avait ordonné aux bateaux et aux aéronefs d’éviter la zone dangereuse dans un périmètre de 200 km.

Tureia se situait donc bien dans une zone à haut risque. Pourtant, la population n’a pas été déplacée.

Au contraire, chaque tir constituait un spectacle que ces gens admiraient sur la plage sans se douter que chaque « feu d’artifice » était une bombe mortelle à retardement.
Les militaires distribuaient après chaque spectacle de l’argent et de la nourriture. Pourquoi tant de sollicitude si nous n’avions rien à nous reprocher ?

Le gouvernement français n’a pris des mesures de prévention qu’une seule fois en 8 ans. Les habitants ont été évacués en 1968 lors du premier tir thermonucléaire sans qu’aucune explication ne leur soit fournie.

— -_______________________de Gaulle et les Harkis

Jean Daniel signe l’éditorial de la dernière livraison du Nouvel Observateur (n° 2341 du 17 au 23 septembre 2009) qu’il a intitulé "A qui de Gaulle a-t-il menti ? ", à l’occasion de la sortie du livre de Benjamin Stora " Le Mystère de Gaulle. Son choix pour l’Algérie" et de l’anniversaire du discours de De Gaulle du 16 septembre 1959, accordant aux Algériens l’autodétermination. Il y exprime à nouveau sa position sur l’abandon des harkis : : "De Gaulle a abandonné les harkis : c’est son crime - et le nôtre". L’intégralité de l’éditorial peut être consulté en ligne (lire en ligne).

Gaullistes, communistes, socialistes, intellectuels attisés par Sartre et ses amis, scellent une alliance sacrée, tous se rejoignent pour nous accuser. Les pieds-noirs baissent la tête, font la queue pour avoir un bol de soupe chaude distribuée par des associations caritatives ! Depuis le début de l’année 1962, des indices pouvaient déjà rendre compte de l’état d’esprit du pays. La Croix avait donné le ton en février. Ciblant les jeunes pieds-noirs, il recommande "d’éviter de laisser notre jeunesse se contaminer au contact de garçons qui ont pris l’habitude de la violence poussée jusqu’au crime..."

Pour cela, et devant l’ampleur de l’exode, de Gaulle préconise la "dilution" des familles dans tous les départements afin d’éviter toute concentration. Francois Billoux, député communiste, sonne la charge : "Ne laissons pas les repliés d’Algérie devenir une réserve du fascisme". Notons au passage le terme de "repliés" : le mot même de rapatriés nous est refusé ! Cette idée tenace que nous sommes de dangereux fascistes persiste jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat : Louis Joxe, au conseil des ministres du 18 juillet 1962, déclare : "Les Pieds-Noirs vont inoculer le fascisme en France. Dans beaucoup de cas, il n’est pas souhaitable qu’ils retournent en Algérie ni qu’ils s’installent en France. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine ou au Brésil." De Gaulle et ses ministres approuvent.

Toute la classe politique tient le même discours : au même conseil des ministres, de Gaulle ajoute à l’observation de Joxe : " Il faut les obliger à se disperser sur l’ensemble du territoire." Qui sait comment "la mauvaise graine" peut fructifier, insiste Joxe. Boulin, courtisan, veut apaiser l’inquiétude latente de de Gaulle : " Ce sont des vacanciers, il n’y a pas d’exode, contrairement à ce que dit la presse", déclare-t-il au conseil de ministres du 30 mai 1962. Même propos au conseil des ministres du 17 juin : "Ce sont bien des vacanciers jusqu’à ce que la preuve du contraire soit apportée".

Gaston Defferre, le bouillonnant sénateur-maire de Marseille, accorde une interview, demeurée fameuse, à Paris-Presse l’Intransigeant, le 26 juillet ; il s’emporte et dérape : "Que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs", déclare-t-il à la une du journal. Les pieds-noirs apprécient... Le journaliste insiste : "Et les enfants ?" Defferre répond : "Ici, pas question de les inscrire à l’école, car il n’y a déjà pas assez de place pour les petits Marseillais" ! L’Humanité n’est pas en reste, ironise sur le look des exilés : "Ils ont une drôle d’allure, ces passagers en provenance d’Algérie". Pas un mot de compassion.

De leur côté, des employés du port de Marseille font de l’activisme. Les cadres de déménagement qui sont débarqués des soutes des paquebots sont pour certains jetés à la mer, ou bien ouverts et pillés. "Au moins le tiers de ces coffres était éventré, raconte Serge Groussard. Leur contenu gisait, épars, sur le sol... Des hommes rôdaient parmi ces choses. Tous avaient les bras chargés de butin." Une fois reconnu l’ampleur de ce désastre humanitaire, de Gaulle ne faiblit pas.

Le 22 octobre, Peyrefitte raconte qu’il lui "expose le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés..." Mais de Gaulle est intraitable : "N’essayez pas de m’apitoyer", répond-t-il !

Les mois passent et les saisons. Les pieds-noirs ne rentrent pas en Algérie. Ils ne sont pas en vacances. Certains, choqués par l’accueil qui leur est fait, acceptent les propositions avantageuses que leur offrent l’Espagne et certains pays d’Amérique du Sud. La plupart restent en France. Ceux que de Gaulle appelait méprisamment "ces Fernandez, ces Lopez, et autres Segura qui se voudraient français", recommencent l’aventure pionnière.
C’est ça, pour moi, de Gaulle !!! HELAS