Le bateau coule, et nos députés se préparent à voter dans le même mouvement la pénalisation des clients des prostituées, et la dépénalisation du racolage. En clair, les putes auront de nouveau le droit de se vendre, mais les clients n’auront plus le droit d’acheter (quand je vous disais que les socialistes osent tout !).

Bon, je ne vais pas m’étaler sur les absurdités de cette proposition de loi, sinon pour confirmer qu’elle sera primo, inapplicable - comment, par exemple, prouver l’infraction ? Vous voyez un policier, pour qui la mise à l’amende des clients de prostituées deviendra un objectif prioritaire, prendre une empreinte génétique sur la quéquette du présumé délinquant, pour apporter la preuve qu’il y a bien eu contact intime ? Et quand bien même, dans le pays le plus juuuuuste et égalitaire du monde, une prostituée étant un être humain comme les autres, en quoi n’aurait-elle pas le droit, comme n’importe quelle femme, de coucher avec autant d’hommes qu’elle veut, quitte à ce que ses amants, qui ne l’ont pas forcée, participent à ses faux frais ?-...

… et, comme si cela ne suffisait pas, en plus, ridicule et inefficace. Les Suédois, auxquels nos consciences morales se réfèrent à tout bout de champ, ont, certes, voté une loi de cette farine, mais ils se sont bien gardés d’interdire les « charters du sexe » qui décollent tous les jours de leurs principaux aéroports pour des destinations exotiques (dont Barcelone, très prisée pour ses Eros Center) – mais au moins, chez eux, c’est redevenu propre et vertueux… salopards d’hypocrites !
Et je ne m’étendrai pas non plus sur l’aggravation de leurs conditions de "travail", comme si elles avaient besoin de ça, pour les pauvres esclaves du « sexe à la queue leu-leu » (qui fera payer 1500 euros d’amende à leurs « clients », quand ce sont de pauvres types dont les conditions de vie sont guère plus enviables ?), et sur les beignes que toutes ces « gagneuses » vont se prendre de la part de leurs macs si, le client se faisant rare, elles ne ramènent pas la recette imposée…

__3__

Alors, si je vous parle quand même, à mon tour, de cette loi dont je répète qu’elle est absurde, ridicule et inapplicable, c’est parce que tout bien considéré, elle est le parfait révélateur de ce qu’on doit bien qualifier de la « conscience de gauche ». Mesdames et messieurs, et tant pis si vous en êtes, je vous le dis tout net, une conscience de gauche, ça se fiche comme d’une guigne de l’efficacité, pourvu que la morale soit sauve. Une conscience de gauche, ça se moque des conséquences, du moment qu’elle applique les « valeurs républicaines ». Une conscience de gauche, ça ne vit pas dans le monde réel, ça a d’ailleurs les moyens financiers de s’en préserver. Une conscience de gauche, ça exige la disparition du mal et la victoire totale et obligatoire du bien, dussions-nous tous en crever (mais sans eux, pas folles, les guêpes !). Bref, une conscience de gauche, ça n’aime pas les autres, ça s’aime soi-même.

__3__

Et c’est ainsi que la loi pénalisant les clients des prostituées va être votée dans l’enthousiasme d’une « avancée sociétale majeure » à gauche, tandis que les députés de droite, paralysés par la crainte d’être accusés de manquer de compassion, au mieux s’abstiendront, au pire la voteront… et les pauvres putes pourront tomber du trottoir au caniveau dans l’indifférence de nos édiles... Comme, un jour, les consciences de gauche interdiront le gavage des oies, quitte à envoyer se pendre un peu plus de paysans. Comme, un jour, elles interdiront la corrida, et la race du taureau de combat disparaîtra de la Terre. Comme elles ont condamné notre pays au chômage de masse, pour avoir rendu les licenciements quasiment impossibles, et chassé nos riches « cons » de notre merveilleux pays de cocagne…

Oui, mais, pour une conscience de gauche, quelle auto-satisfaction, le matin, en s’admirant dans la glace. J’aurai détruit l’humanité, mais quel Monde magnifique je lègue aux virus et aux arachnides !