Il en va de l’amour tout comme de l’argent :
On affiche un crédit, on est dans l’entregent,
Il suffit de palper sa liasse de billets,
On y est en plein sans se faire rhabiller.

Il est prouvé qu’il est partout le vrai sésame :
Faudrait-il pour autant qu’on y perde son âme ?
Se fondent sur lui les regards concupiscents
Et l’on sait que l’on gagne sans verser de sang.

La demoiselle caresse notre poitrine,
C’est sur ses dessus qu’elle cherche la vitrine…
Et quand, tout à tâtons, elle évalue le poids,
C’est de passion qu’elle assure le contrepoids.

… A vous, tous les galants qui vous escrimerez
A jouer du violon en sol ou bien en ré,
Ne vous attardez pas à quelque sérénade :
Un portefeuille évite la pantalonnade.

Beaucoup me diront que j’ai un mauvais esprit :
Qu’on me prouve qu’elles n’attachent pas de prix
A ces jolis billets qu’on déploie sous leurs yeux !
Je me ferai curé de tous mes vœux pieux. (16/08/2018)