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Une « guerre » ne doit pas en cacher d’autres !

, par  vanneste , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

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Platon a écrit que « la perversion de la Cité commence avec la fraude des mots ». La France est une Cité, une nation affaiblie par la corruption d’un vocabulaire miné par les manipulations idéologiques de laboratoires lexicaux destinés à la mutation des idées du peuple. Lorsque les mots changent, c’est la pensée qui change et la conscience collective qui constitue la réalité d’une nation parce qu’elle correspond à son identité. Lorsque l’Etat de droit remplace subtilement la démocratie, que le mot populisme devient une marque de réprobation, que la culture ne s’écrit plus qu’au pluriel, que la discrimination positive justifie l’inégalité jusqu’à permettre la préférence étrangère, la mutation se produit : les défenses immunitaires s’effacent, et c’est tout un peuple qui peut mourir, qui peut subir une euthanasie, car il ne va même pas en avoir conscience puisque les moyens de le dire auront disparu. La mort d’une nation, d’une civilisation, est moins visible que celle d’un homme, parce qu’elle est plus lente et imperceptible, et pour cette raison, il faudrait être au moins aussi soupçonneux envers les laboratoires qui triturent les mots qu’à l’égard de ceux qui manipulent les virus.

En 2017, les Français, dans un grand moment d’hébétude, ont élu un homme qui n’emploie jamais les mots au hasard, un homme qui est au premier rang de ceux qui véhiculent les mots qui tuent un peuple, un homme qui n’hésite pas à entretenir la repentance historique destinée à dégoûter les Français de leur histoire, en osant parler de crimes contre l’humanité, pour évoquer la présence de la France outre-mer, en oubliant l’oeuvre extraordinaire des médecins coloniaux français en Afrique et ailleurs. Cet homme est le chef de nos Armées, et récemment il a martelé que nous étions en guerre, en guerre contre le virus ! Rien n’est plus faux ! On ne fait pas la guerre à un tremblement de terre ou à une inondation catastrophique. On ne fait la guerre qu’à un ennemi humain qu’il faut avoir le courage de désigner. Un virus quelle que soit sa contagiosité, sa dangerosité pour la vie, n’est pas un ennemi, c’est une chose dont il faut limiter les effets, et qu’il faut tenter d’anéantir. Il est frappant de constater que lorsque les ennemis étaient bien des humains, on prétendait faire la guerre au terrorisme, c’est-à-dire à une abstraction sans oser la définir de manière explicite, en parlant d’islamisme.

Dans le roman d’Orwell, 1984, qui est devenu une clef pour comprendre notre monde, la dictature de « Big Brother » règne par une surveillance quotidienne et pointilleuse des individus, une maîtrise de leur pensée par l’usage d’une « novlangue », et par la pression d’une guerre avec un ennemi lointain qu’on ne voit jamais. Celui que l’on voit, c’est le traître, l’ennemi intérieur. Ces menaces justifient la présence obsédante de « Big Brother » sur les écrans. Certes, le ton empathique et doucereux de M. Macron lors de sa dernière allocution semble disqualifier la comparaison… Et pourtant, si le style est différent, les avantages pour le pouvoir d’inventer une guerre imaginaire sont les mêmes. La guerre appelle à l’union nationale et contraint l’opposition à modérer ses ardeurs critiques. C’est d’autant plus utile quand on n’a pas préparé la prétendue guerre en réunissant les moyens du combat, lorsqu’on a refusé de fermer les frontières, en affirmant que le virus n’avait pas besoin de passeport. Cette formule absurde était inconsciemment révélatrice : le virus est un ennemi qui franchit la frontière, mais ce n’est pas un homme, comme s’il ne fallait pas un homme pour le porter avec lui… Mais, ce serait là un crime-pensée comme dirait Orwell, une pensée politiquement incorrecte, l’idée que l’ennemi puisse être un étranger franchissant une frontière européenne… L’autre avantage, c’est pour le pouvoir de se trouver comme seul à bord : les passagers sont enfermés dans leurs cabines, les coursives sont désertes, le ravitaillement et l’entretien de l’équipage et de tous ceux qui sont sur le navire dépendent entièrement du capitaine qui multiplie les annonces de distribution gratuites de vivres, en échange de la discipline et des efforts de chacun. L’idée de pourchasser les contestataires sur les réseaux sociaux ou celle de « tracer » les gens complètent cet idéal liberticide. Les vingt minutes de peur chiffrée quotidienne remplacent les deux minutes de haine de 1984…

La différence est que le bateau en guerre accostera un jour, en conservant peut-être certains de ses occupants en quarantaine. Or, le rivage sera celui du monde réel, celui où les ennemis sont des hommes, ceux qui dans de nombreux quartiers vivent déjà en dissidence, et entretiennent les braises d’une guerre civile, dont les médias taisent la virulence potentielle, ceux qui livrent à notre pays une guerre réelle de l’autre côté de la Méditerranée, ceux aussi qui sont nos concurrents économiques que nous refusons de voir, contre l’évidence, comme de vrais ennemis. Lorsque la parenthèse du virus se refermera, il faudrait que les Français se rendent compte qu’il sont en guerre et contre de véritables ennemis.

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