Hier, une bande sauvage de « skinheads », le cerveau embrumé par les slogans homophobes de la manif pour tous, a assassiné froidement un gentil militant de la « gauche de la gauche [1] » qui ne demandait rien à personne, sinon la justice, l’égalité, la fraternité et l’opulence pour tous les habitants de cette planète, enfin, rien d’autre que ce qu’on demande à l’âge de la victime, quand la dure réalité de la vie ne vous a pas encore privé de vos illusions.

Et toute la bienpensance de monter sur les barricades : debout les résistants ! La barbarie ne passera pas, l’immonde fascisme ne déploiera pas ses tentacules sur la France, ou alors il faudra passer d’abord sur le corps de Pierre Berger, lequel, d’après ce qui se dit de ses mœurs, n’en serait pas si affecté que cela !

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Voilà ce qu’on nous raconte, voila ce qu’on veut nous faire croire, voilà ce qu’on veut qu’il reste de cette affaire. Et c’est une honte ! Et ça me révolte ! Parce que tous les politiques qui y sont allés de leur larmichette, de la victime, ils s’en contrefichent, que vous ne pouvez pas imaginer – vous pensez, il meurt 500.000 personnes par an en France, dont plus de 20.000 de mort violente, alors s’il fallait pleurer et s’indigner sur chacune d’elle, ils n’auraient même plus le temps de profiter et d’abuser de leur pouvoir.

Non, tous, autant qu’ils sont, dans des déclarations solennelles, depuis le Président de la République et toute la gauche à sa suite, et jusqu’à Marine le Pen, et toute la droite derrière elle, n’ont pensé, pour les premiers, qu’à essayer de torpiller la droite, en transformant un fait divers, absurde, certes, d’une infinie tristesse pour les proches de la victime - qui prétendrait le contraire ?-, en une affaire d’Etat, où la République serait menacée par les hordes fascistes.

Et, pour les seconds, à tomber dans le panneau en essayant à tout prix de se justifier, renforçant ainsi l’idée qu’il s’était effectivement produit quelque chose d’infiniment plus grave qu’une banale bagarre entre jeunes qui aurait mal tourné.

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Parce que si les politiques de droite ne faisaient pas dans leur froc, si les politiques de gauche avaient une conscience, et si les médias faisaient de temps en temps leur boulot, au lieu de relire bêtement les dépêches de l’AFP, ils se seraient tous d’abord posé une question élémentaire : cette affaire, vous serez d’accord avec moi, ne tient que si les « skinheads », dont on a d’autorité décrété qu’ils étaient d’extrême droite (pas une seconde on n’a envisagé l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de simples voyous, qui se ficheraient de la droite comme de la gauche), sont les agresseurs. Mais si les « skinheads » sont les agresseurs, comment ont-ils su qu’ils avaient affaire à des militants d’extrême gauche ? Les « skinheads », c’est facile à repérer, c’est marqué dessus, mais un élève de Science Po, c’est incolore, inodore, et sans saveur… alors la logique de qui a commencé, là dedans ? Ce ne serait pas plutôt les gentils, comme semblent le suggérer les premiers témoignages… ? Et dans ce cas, patatras... c’est les "Résistants" qui auraient bonne mine... Alors l’urgence des urgences, dans ce genre d’affaire, serait de fermer sa gueule, et d’attendre que la police fasse son boulot, qui n’est pas normalement de servir les intérêts du Pouvoir (encore que…), mais de déterminer ce qui s’est effectivement passé, et de transmettre le dossier à la justice, s’il y a lieu. La routine d’un fait divers, en somme, comme il y en a tous les jours en France…

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En attendant, à votre place, je ne serais pas fier, messieurs Hollande, Valls, Mélenchon, Désir –lui, on ne le sort de sa boite que pour lui faire dire « attention, danger fasciste »-, sans oublier Copé, ou Madame Marine, pour ceux que j’ai entendus.

Quant à ce pauvre jeune homme, qui aurait eu toute sa vie devant lui pour améliorer le sort du Monde, qu’il repose en paix. Il mérite mieux que des larmes de crocodile et des indignations d’opérette.