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 » Toi le petit pied-noir accroché à ton mouchoir « .

, par  Bisida G. Alolavevolu , popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Amies et Amis d’au-delà de la mer, bonjour à toutes et à tous,

En lisant ce petit poème, écrit par Michel Mitrant,

« toi le petit pied-noir accroché à ton mouchoir »……. ,

Il m’est tout de suite revenu à l’esprit, le titre d’un livre très ancien, écrit par André DHOTEL.

« Le pays où l’on n’arrive jamais »….

C’était dans les années 50….à Constantine ou déjà à Alger,

Livre dépaysant, j’en avais bien aimé le titre et le contenu (…du fantastique écrit par un homme du Nord).

On le trouve, aujourd’hui, encore, à des prix ridicules…sur Amazon….…..

Bonne lecture du poème…et peut-être du livre…..

PP.

Toujours la même émotion à l’évocation du pays.

Toi, oui toi ! Le petit « Pied-Noir »

qui reste accroché à ton mouchoir

et qui, depuis 62, l’agite comme pour dire au revoir !

Ta terre n’est plus en vue.

Depuis longtemps ! C’est foutu !

Tu ne reverras plus chez toi,

ni les douars, ni Lakhdar.

C’est trop tard.

Ton bateau est ancré au milieu de nulle part.

Autour de toi il n’y a qu’horizon.

Va falloir te faire une raison.

Les années ont passé,

va falloir accoster,

et pour toujours tirer un trait.

Tu t’es trop attardé,

tes yeux se sont usés

sur cette ligne imaginaire qui t’a fait espérer.

Même la Vierge Noire n’a rien pu faire pour toi.

Ni pour eux. Ces « autres » qui sont partis, assommés de chagrin, pour mourir dans un coin.

Il n’en reste pas beaucoup, vous n’êtes plus très nombreux.

Je crois même que tu es un des rares survivants à être né « là-bas ».

« Là-bas » c’est ce pays synonyme d’abandon, de départ et d’adieu.

Alors ne reste pas là ! Et viens nous raconter, El-Bihar, les Aurès, Cap-Falcon et Oran.

On écoutera même cet Alger « fanfaron », le pont sur le Rummel, et Bône si t’as le temps

Les belles orangeraies, les fruits du Père Clément.’

Et le Mascara rouge sur la table le dimanche.

Je te préviens quand même, l’histoire de gens heureux n’intéresse pas grand monde.

Mais quand tu vas parler, on va lire ton regard, embrumé comme Tahat au sommet du Hoggar.

On va enfin comprendre ce qu’est être amoureux.

On sera d’abord deux, toi et moi si tu veux, et puis ils vont venir, les enfants, revenir, les aïeux, attirés par tes yeux brillant de mille feux.

Alors ne reste pas au milieu du néant. Ne laisse pas n’importe qui raconter n’importe quoi ! Jette-le ce mouchoir !

Pour que le monde sache ! Pour tous ceux qui sont morts… Pour ne pas qu’on oublie.

Dis-leur que « là-bas » a un nom !

Celui d’un beau pays qui s’appelle Algérie.

Orphelin d’un autre beau pays, ce foutu pays de France.

Et comme disait Camus : de l’Algérie on ne guérit jamais.

– Michel Mitrant

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Voir en ligne : https://www.cerclealgerianiste-lyon...