SOUVENIRS

J’avais 20ans. Je venais de me marier. Tout était bien et j’étais curieuse de découvrir tout ce que mon environnement pouvait m’offrir.

En hiver j’allais faire du ski à la station juste au-dessus de chez moi. Un copain venait de faire installer une corde, tractée par un petit moteur, le long de la seule piste de ski qui existait. Jusque là pour glisser en ski il fallait remonter à pied ou en ski le long de cette pente que nous appelions la piste de ski. A partir de l’installation de cette corde on remontait en s’accrochant à la corde et on pouvait redescendre en ski beaucoup plus souvent. On pouvait faire des progrès en matière de ski. Cette activité me plaisait, j’ai toujours, depuis toute petite, aimé l’effort physique qui me procurait une grande satisfaction.

Au printemps je suis allé avec mon mari, à l’aérodrome civil de Blida. Une petite installation au bas de l’aérodrome militaire. Mon mari apprenait à piloter depuis peu. Et bien sur cela m’intéressait beaucoup. En arrivant au local des apprentis pilotes, la première fois que j’y arrivais, le moniteur m’a proposé de m’offrir un tour d’acrobatie ce que j’acceptais avec joie. Le moniteur ne savait pas que je n’étais jamais monté dans un avion et je me suis bien gardé de le lui dire. J’ai donc, en passager, fait une demi-heure d’acrobatie. En descendant j’ai fait savoir au moniteur qu’il venait de me donner mon baptême de l’air et que j’étais enceinte de trois mois. Il était plus que surpris. J’ai décidé d’offrir le champagne à ceux qui avaient assisté à mon initiation. Je vous laisse imaginer le moment festif après cet exploit

. Par la suite j’ai pris des cours et j’ai obtenu mon brevet de pilote, j’ai piloté seule, pendant une ou deux heures, un petit avion. J’ai même survolé la mer et me suis approchée de la montagne dont il fallait s’écarter à cause des courants ascendants ou descendants difficiles à maitriser.

Je ne savais pas que je m’offrais des activités que peu de jeunes pouvaient s’offrir mais j’en profitais pleinement

C’est aussi à cette époque, même deux ou trois ans avant que j’ai participé joyeusement aux fêtes de villages de mon environnement. Les bals du soir, en été, réunissaient un grand nombre de personnes de tous les âges. La chaleur de la journée bien diminuée nous permettait de danser avec entrain. Je suis heureuse de me souvenir comme mon grand copain, 1,90m, me lançait en l’air au son de « youp la boum ». J’étais alors la plus grande et je dépassais tout le monde, quelle satisfaction pour mon 1,58m.

Voilà quelques souvenirs qui me réjouissent et que je veux vous faire partager.