Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Remigration des Algériens de France… Que va-t-on devenir sans eux ?

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

Avec la non-candidature de Bouteflika à sa succession, l’Algérie rentre en fanfare dans la démocratie et la liberté, et les Algériens de la diaspora se préparent à retourner dans leur pays, pour le reconstruire, comme ils ont reconstruit le nôtre, l’Europe et l’Amérique… Je suis content pour eux, et, en même temps, une terrible angoisse m’étreint : qu’allons-nous devenir sans eux ?

PNG - 255.6 ko

Que des mauvaises nouvelles pour nous, souchiens et assimilés, cette semaine, venant d’Algérie : Bouteflika ne se représente pas, les centaines de milliers d’Algériens que nous espérions accueillir chez nous pour financer notre modèle social vont rester chez eux, et ceux qui sont chez nous vont repartir, nous laissant exsangues. Et puis, les emmerdes volant en escadrille, nous apprenons que Sophie Aram, la désopilante humoriste franco-marocaine, enthousiasmée par l’exemplarité des manifestations algériennes, et n’en pouvant plus des gilets jaunes, des versaillaises à serre tête, des versaillais en Loden et de leurs chiares en pantalon court, quitte France Inter pour Radio Algérie, renonce à ses nationalités, et se fait naturaliser algérienne, à la grande fureur de Mohamed VI.

Trêve de plaisanterie, nos élites médiatico-intellectuelles (les politiques, pour une fois, se sont montrés plus prudents), sont à désespérer. Sans tirer la moindre leçon du passé, on applaudit à tout rompre la renonciation à se représenter de Bouteflika, sans vouloir voir qu’il s’accroche bec et ongles au pouvoir, en s’asseyant sur la Constitution. Comme le résumait très justement une des rares journalistes encore lucide, Anaïs Bouton, l’Algérie ne voulait pas d’élections avec Bouteflika, elle a Bouteflika sans élection.

C’est qu’ils sont bien naïfs, ou qu’ils ont la mémoire bien courte, tous ces admirateurs du « printemps Algérien 2019 ». Ils ne se rappellent pas les morts des « printemps » des années 80, et la reprise en main sanglante par le FLN. Je me trouvais à Oran il y a quelque temps, et je discutais de l’avenir de l’Algérie avec quelques intellectuels - sans autre précision, on ne sait jamais. Leur pessimisme faisait peine à voir. L’un d’eux avait parfaitement résumé la situation :

« vous savez, m’avait-il dit, ici, il n’y a aucune perspective. Depuis l’indépendance, le FLN a tout pris pour lui. Ils ont la force, avec l’armée, l’argent, avec le pétrole et le gaz, et contre ça, on pourrait encore lutter, mais ils ont aussi confisqué le savoir. Pendant que nos enfants apprennent le coran par cœur, les leurs se forment dans des universités américaines, anglaises ou françaises. Ils ont toutes les cartes en main. Je vous le dis, ils sont au pouvoir pour 500 ans. Nos enfants à nous n’ont plus qu’un espoir, quitter le pays. »

Alors, messieurs les experts de l’Algérie, admettons que Bouteflika s’en aille effectivement, ce qu’il devra faire de toutes façons, en fauteuil roulant ou les pieds devant, et quoi ? Quel parti démocrate, quel homme providentiel pour diriger le pays ? Il n’y a en Algérie aucune opposition « réelle » et « démocratique » constituée, comme le rêvent nos éternels béats. La seule force organisée en dehors du FLN, ce sont les islamistes. Ils font profil bas depuis les années de plomb, mais ils sont toujours là, et bien là, avec la complicité du FLN, qui s’en sert comme repoussoir (ça vous rappelle quelque chose ?).

Il y aura dont une élection un jour ou l’autre en Algérie, ça, c’est sûr, quand, ce n’est pas le plus important. Et à cette élection, il y aura deux forces en présence, le FLN et les Islamistes, déguisés en « opposition démocratique » pour « l’opinion internationale ». Ou le FLN gagnera, et ce sera comme avant, mais enrobé dans un enfumage pseudo-démocratique (la sodomisation, mais avec la vaseline), ou les islamistes l’emporteront, et ce sera pire.

J’espère me tromper, parce que vous savez, au fond, je les aime bien, les Algériens, en Algérie.