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Raoult, The Lancet, l’État : des questions d’éthique… et de politique

, par  Patrick de Casanove , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Patrick de Casanove.

« Le professeur Raoult a-t-il pris des libertés avec les règles éthiques ? » titrait Libération le 26 mai 2020 . Un comportement éthique ne saurait se définir par un comportement qui se conforme aux règlements en vigueur.

« L’éthique est la science de la morale et des mœurs. C’est une discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l’existence, sur les conditions d’une vie heureuse, sur la notion de « bien » ou sur des questions de mœurs ou de morale. »1

L’éthique selon le Comité d’éthique du CNRS

Il n’est pas inutile de se reporter à ce qu’écrivait le Comité d’éthique du CNRS le 07 avril 2020 : « Recherche en temps de crise sanitaire : débats éthiques et respect de l’intégrité scientifique ». Cela vaut la peine d’être cité largement.

« Dans un message commun, le Comité d’éthique du CNRS et la Mission à l’intégrité scientifique du CNRS rappellent les principes inhérents à la recherche scientifique et biomédicale dans ces temps de crise sanitaire : le respect des règles éthiques humanistes et une démarche garantissant le caractère fiable, rigoureux et honnête des recherches.

Face à la pandémie du coronavirus COVID-19, la recherche scientifique se trouve confrontée à trois exigences en tension les unes avec les autres. D’un côté, la recherche biomédicale se doit de respecter des principes éthiques humanistes, tout en agissant dans l’urgence afin de trouver au plus vite des solutions thérapeutiques pour mettre fin à la pandémie. D’un autre côté, dans sa communication avec le grand public, elle doit répondre aux questionnements légitimes de la population, tout en évitant les effets d’annonce et en demeurant sobre, prudente, didactique et précise. Enfin, dans sa quête inconditionnelle de vérité, la recherche scientifique doit fonder sa démarche sur des principes d’intégrité scientifique qui paraissent, parfois, difficilement compatibles avec l’urgence. Pour autant, cette situation n’autorise pas que l’on s’affranchisse d’aucun de ces principes.

Rappelons que l’intégrité scientifique recouvre l’ensemble des règles et valeurs qui régissent l’activité scientifique et en garantissent le caractère fiable, rigoureux et honnête. Leur observance est indispensable ; elle seule assure la crédibilité de la science et justifie la confiance que lui accorde la société.

Rien ne justifie qu’au nom d’un pragmatisme de l’urgence, on contourne les exigences de la démarche scientifique et les procédures usuelles, en particulier la fiabilité et la transparence des méthodes utilisées, l’évaluation critique des publications par les pairs et l’absence de conflits d’intérêts. […]

Les questions éthiques que pose la recherche biomédicale peuvent faire débat, tout particulièrement dans le contexte de la crise actuelle. Elles ont été récemment analysées par Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’Université Paris Saclay dans un article intitulé « Recherche biomédicale : quels principes éthiques en temps de pandémie ?  » (The Conversation, 27 mars 2020). Nous reprenons ici certains de ses propos. Le recours à un traitement non validé en période de crise sanitaire pose des questions d’éthique Il y a un devoir moral de mettre en œuvre des essais rigoureux et à respecter les critères internationaux de bonne pratique des essais cliniques L’éthique de la recherche en situation de pandémie est une éthique de la responsabilité, de la rigueur, mais aussi de la prudence. Son cadre d’exercice est inspiré par des valeurs d’humanité, de préservation de la dignité, du respect de la personne, d’intégrité et de loyauté La transparence sur tous les aspects des soins, le consentement éclairé, la liberté de choix, la confidentialité, le respect de la personne, la préservation de la dignité » mais aussi, afin d’évaluer les effets du traitement, l’« obligation morale de collecter et de partager toutes les données générées, y compris à partir de traitements fournis pour un “usage compassionnel ». (accès à un médicament non approuvé en dehors d’un essai clinique). »

Que peut-on en déduire ?

On ne peut que constater que, contrairement à ce qu’écrit Libération le 8 avril 2020, cet avis, ni même son quatrième paragraphe cité par le journal, ne « charge » le professeur Raoult. Par exemple :

« Le recours à un traitement non validé en période de crise sanitaire » est légitime s’il est éthiquement justifié. Quand ce traitement est le seul immédiatement disponible il ne semble pas y avoir de doute.

« Il y a un devoir moral de mettre en œuvre des essais rigoureux et à respecter les critères internationaux de bonne pratique des essais cliniques » L’essai randomisé en double aveugle contre placebo n’est donc pas le seul valide. Un essai ouvert ou observationnel « rigoureux et qui respecte les critères internationaux de bonne pratique » l’est aussi.

Enfin « l’accès à un médicament non approuvé  » est éthique quand il y a transparence sur tous les aspects des soins et que toutes les « données générées sont collectées et partagées ».

Il est facile de se reporter à ses nombreuses interventions, publications ou au site de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection pour vérifier que ces critères sont respectés.

Par contre, quant on se réfère àdes analyses sérieuses de l’étude du Lancet telles que l’entretien de Corinne Reverbel le 26 mai dans « Bercoff dans tous ses états. », ou l’entretien de Marcos Eberlin dans FranceSoir, on constate que l’article du Comité d’éthique du CNRS fournit des arguments pour la disqualifier.

Ainsi quand Marcos Eberlin écrit dans son entretien à France Soir : « Dans cette enquête tout semblait questionnable : la méthodologie, l’échantillonnage, les méthodes statistiques utilisées. Sans oublier les conflits d’intérêts  », cela fait écho aux éléments suivants de l’avis  : « Dans sa quête inconditionnelle de vérité, la recherche scientifique doit fonder sa démarche sur des principes d’intégrité scientifique » ou encore « Rappelons que l’intégrité scientifique recouvre l’ensemble des règles et valeurs qui régissent l’activité scientifique et en garantissent le caractère fiable, rigoureux et honnête. »

D’ailleurs plus le temps passe, plus des voix s’élèvent pour en dénoncer les failles. Même des pays s’y mettent : « Covid-19 et hydroxychloroquine : le Maroc et l’Algérie recadrent l’OMS. » Le Maroc a eu de bien meilleurs résultats face à la COVID-19 que la France. Sa position est donc des plus robustes .2

Étude Lancet, réactions en chaîne inappropriées

Il faut se demander pourquoi une étude, à l’évidence peu fiable, a entraîné une réaction en chaîne aboutissant à la suspension par l’OMS des essais cliniques en lien avec la COVID-19 et utilisant de l’hydroxychloroquine et à l’interdiction en France de l’hydroxychloroquine chez les patients atteints par SARS-coV2.

La réponse est probablement liée au fait que nous sommes, depuis le début de la COVID-19, dans une gestion politique et émotionnelle de cette épidémie. Cette gestion politique a été mauvaise par l’OMS et désastreuse par l’État français. Ni l’un ni l’autre ne veulent perdre la face. Ils ont tout fait pour trouver un bouc émissaire et ne pas subir les conséquences de leurs errements.

L’étude du Lancet leur fournit un alibi en or massif pour sonner l’hallali contre le Pr Didier Raoult dont le tort principal est d’être une « grande gueule » pas politiquement correcte.

Nous sommes là au cœur du problème : le poids démesuré de la politique, qui sait tout et régente tout. Notre vie est suspendue aux décisions d’une autorité centrale dont la Voix ordonne. Aucune décision ne saurait être prise avant que la Voix n’ait parlé. Les acteurs de terrain sont laissés de côté, toute initiative leur étant interdite.

La vraie vie est ignorée par nos gouvernants déconnectés de la réalité. Puisque la « vraie vie » est ignorée, les conséquences, dramatiques pour elle, qui résultent des décisions politiciennes sont très mal appréhendées. À moins qu’elles ne soient recherchées parce que supposées entièrement curables par une « bonne » politique étatique et la voie pour un avenir meilleur. Le pouvoir de l’État en sortirait alors renforcé. Cela éclaire la décision politique de confinement total et punitif.

À partir de là il est permis de se demander quelle autorité morale a l’État pour dire ce qui est éthique ou ne l’est pas.

Éthique ? Vous avez dit éthique ?

Dans le domaine de la santé

Où est l’éthique quand l’État s’immisce dans les plus petits détails de la profession médicale, restreint la liberté de prescription et d’initiative ? Quand les médecins ne peuvent plus prescrire et soigner en leur âme et conscience en respectant leur principe : « d’abord ne pas nuire » ?

Où est l’éthique quand, dès le début de l’épidémie, le gouvernement limite aux cas évolués l’utilisation du seul traitement, qui à condition d’être pris le plus tôt possible, pourrait être efficace ?

Où est l’éthique quand il est interdit aux personnes âgées en EHPAD de voir leurs proches, leurs enfants et leurs petits-enfants au prétexte de leur sauver la vie, alors que cette vie leur appartient ? Où est l’éthique quand des personnes au crépuscule de leur existence sont privées du bonheur de la vie sociale et familiale ?

Où est l’éthique quand l’irrationnel et l’émotionnel inspirent le gouvernement qui gère par la peur une épidémie qui lui a échappé, alors qu’elle était médicalement maîtrisable ?

Où est l’éthique quand le gouvernement enferme toute la population d’un pays parce qu’il a failli ?

Où est l’éthique quand la Sécurité sociale trahit ses principes fondateurs et ne gère plus que des enveloppes budgétaires ?

Élargissons le débat

Où est l’éthique quand toute l’organisation d’un pays repose sur ce que Bastiat appelle la « spoliation légale  » qui est ce qui porte atteinte légalement aux Droits Naturels et n’est rien d’autre que le vol légal de la vie des gens ?

Où est l’éthique quand une majorité qui n’est qu’électorale et de circonstance impose ses caprices à la population ?

Où est l’éthique si l’on fait références aux turpitudes de la vie politique, aux petits accords entre amis, aux éliminations parfois très réelles d’opposants, à l’instrumentalisation du fisc et de l’URSSAF pour briser des adversaires, à une justice qui n’est que réglementaire.

Où est l’éthique quand les atteintes aux biens et aux personnes restent impunies et que la loi ne s’applique pas partout ?

Où est l’éthique quand on traque les automobilistes et que l’on laisse agir les malfaisants ?

Où est l’éthique quand aucun budget n’est équilibré depuis 1974 et que la dette publique s’accroît sans cesse, faisant reporter son poids sur les générations à venir ?

Où est l’éthique quand pétris d’orgueil les gouvernants ne se remettent jamais en question et persistent systématiquement dans leurs erreurs ?

Où est l’éthique quand l’Éducation nationale participe à la destruction de la culture française ?

Où est l’éthique quand l’État écrit une Histoire officielle ? Quand l’État censure la liberté de pensée et d’expression avec la loi anti fake news et une loi contre la « haine sur internet » dite loi Avia ?

Conclusion

Les politiciens voudraient nous faire croire que l’éthique se limite à se conformer à des règlements qu’ils définissent seuls. Or il faut comprendre que quand la loi est pervertie, c’est-à-dire qu’elle accomplit ce qu’elle devrait interdire, la justice et l’éthique n’existent plus et le pouvoir est totalitaire. L’éthique consiste à respecter les Droits Naturels des individus : Liberté, Propriété, Personnalité. Le seul rôle de la loi est de les garantir et les protéger.

Or, l’État ne les respecte que très peu et les respectera de moins en moins. Malheureusement le gouvernement profite de la crise catastrophique dans laquelle il a plongé de pays pour accroître son pouvoir. C’est-à-dire se mêler de tout et tout diriger. La vie privée n’existe plus, la liberté économique est détruite. Tout cela au nom des « leçons à tirer de la COVID-19 ». http://www.toupie.org/Dictionnaire/Ethique.htm ↩ « 26 mai 2020, ce pays est le 54e pays le plus touché au monde en nombre de cas. Concernant le nombre de morts enregistrés, il est le 51e pays le plus touché

Au Maroc, 7532 cas confirmés ont été dénombrés au 26 mai 2020, soit 99 cas supplémentaires par rapport au 25 mai 2020. Cela représente 21,61 cas pour 100 000 habitants, tandis que les chiffres pour la Chine et la France sont respectivement de 6,28 cas et 266,24.

Au 26 mai 2020, 200 décès dus au coronavirus ont été rapportés au Maroc. Cela représente un nouveau décès par rapport au 25 mai 2020). Pour 100 cas, cela représente 2,66, tandis que le rapport est de 5,35 en Chine, 13,97 en Italie et 14,94 en France. »

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