Vous avez vu comme tout ce qui compte d’intelligence supérieure dans notre pays des droits de l’homme (sexe et genre), de la femme (sexe et genre), de l’homme de genre féminin, et de la femme de genre masculin s’est indigné du sort affreux fait à trois pauvres et innocentes victimes par une justice archaïque à la botte d’un pouvoir obscurantiste ?... C’était beau comme de l’antique. Si ce n’est que la cible de leur indignation, c’était la justice Tunisienne (de Paris, le risque de représailles est infime), et les trois innocentes victimes, des Femen, que nos arbitres des élégances ont une bonne fois pour toutes, et en dépit des éléments manifestes qui tendraient à prouver le contraire, classées dans le camp du bien et du progrès de l’humanité.

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Le plus drôle, dans cette histoire, si tant est que drôle soit l’adjectif qui convienne, c’est que si ces Femen, au lieu d’aller secouer leurs nichons à Tunis, les avaient exhibés dans une mosquée de France, ces mêmes défenseurs inconditionnels de la liberté d’expression, qui se sont félicités de la dégradation des cloches de Notre-Dame par ces mêmes harpies, auraient probablement discrètement désapprouvé, drapés dans leur lutte sacrée contre l’islamophobie et le racisme anti arabe.

Et l’encore plus drôle, si on veut vraiment rire, c’est que nos brillants droits de l’hommistes, qui n’hésitent pas, au péril de leur brushing, à pointer d’un doigt vengeur l’injuuuuuste justice tunisienne, ne pipent au même moment pas mot sur les injuuuuustices d’Etat qui se perpètrent en France, devant leurs yeux grand fermés, et au seul détriment des adversaires du pouvoir de Gauche, pendant que ceux qui sont supposés bien voter peuvent fauter en paix !

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Les injustices d’Etat, je ne vous en citerai que deux, mais elles sont hautement représentatives de ce que j’appelais, dans ma tribune de la semaine dernière [1], « le goulag de la pensée » :

La première, c’est le scandale de l’emprisonnement de Nicolas Bernard-Busse, le premier prisonnier politique de l’ère Hollande.
Et quand des « journalistes » se donnent beaucoup de mal pour justifier l’incarcération de Nicolas parce qu’il serait un « récidiviste », c’est-à-dire qu’il aurait été une première fois condamné pour participation à une manifestation « pour tous » non autorisée et refus d’obtempérer, ils se comportent très exactement comme des journalistes de la Pravda sous Staline. Parce que la réalité, c’est que, si Nicolas a bel et bien été traduit en justice après un premier refus d’obtempérer (suite à des arrestations dont les recours devant d’autres tribunaux nous diront si elles n’ont pas été arbitraires), il n’avait été condamné qu’à 200 euros d’amende, et encore avec sursis. Techniquement, lors de sa deuxième comparution, Il restait un primo délinquant. Doit-on ajouter pour ces "journalistes" zélés que les exemples de récidivistes laissés en liberté ne manquent pas, et pour des faits autrement graves et avérés. Et quand bien même le juge n’aurait fait qu’appliquer la loi sur la récidive, tout défenseur des droits de l’homme vous le confirmera, ce n’est pas parce qu’un Etat arbitraire (de droite) arrête plusieurs fois un innocent (de gauche) qu’il en fait un coupable.

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La deuxième injustice, là, on marche sur des œufs, est liée à la mort de Clément Méric. Un homme, Esteban Morillo, est aujourd’hui en prison. Or, Il est maintenant avéré, comme je le pressentais dans ma tribune du 7 juin [2], que Morillo n’a fait que riposter à une agression -par derrière-, alors que lui-même se colletait avec deux antifacho. Si je compte bien, cela fait du trois « antifa » contre un « fa », ce qui tendrait à prouver que les antifa étaient plus nombreux que les skins… De là à en déduire que les skins, même si on les dit bas de plafond, ne pouvaient pas être à ce point stupides pour monter un « guet-apens » - comme la presse l’a complaisamment écrit -, en étant inférieurs en nombre à leurs « ennemis » héréditaires, alors la mort du jeune Méric relève de la faute à pas de chance…

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Hé bien, si nous avions une justice normale, indépendante et au dessus des idéologies, Esteban Morillo ne devrait plus être en prison, aux frais du contribuable, mais rendu à la vie civile, comme n’importe quel prévenu, en attendant un procès qui ne manquerait pas d’établir les faits et de sanctionner s’il y a lieu. Ou alors, si le maintien en prison du skinhead s’avère indispensable pour l’intérêt de la justice, Esteban Morillo ne devrait pas être le seul à profiter de l’hospitalité carcérale, mais être rejoint par les « antifa » qui sont impliqués dans cette bagarre, et qui sont au moins autant responsables de ses suites tragiques.

Quant aux Hollande, Désir, Ayrault et Valls qui n’ont trouvé rien de mieux que de crier au fascisme et de dissoudre des groupuscules d’une dangerosité pour la France voisine de l’infinitésimal, ils se seraient réfugiés au fond de la cuvette de leur VC, et ils auraient tiré la chasse…