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Pour grimper au cocotier, il vaut mieux avoir le derrière propre

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

Réformer, c’est loin d’être facile. Mais c’est possible, à trois conditions : utilité, équité et légitimité.

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Nous vivons de plus en plus vieux en bonne santé (ou du moins dans un état physique compatible avec une activité professionnelle), les jeunes entrent de plus en plus tard dans le marché du travail, le rapport entre les actifs et les inactifs se dégrade, les conditions physiques du travail sont, quoi qu’en disent les pleureuses syndicalistes, de moins en moins pénibles (même s’il faut apporter un sérieux bémol à l’amélioration de la vie en entreprise, avec des pressions psychologiques qui, elles, ne font que s’aggraver).

On devrait donc pouvoir logiquement conclure de ces éléments purement factuels qu’il serait juste et bon de retarder le plus possible l’âge de la retraite, pour que chacun puisse continuer à bénéficier toute sa vie de revenus décents, quitte à proposer un parcours professionnel adapté aux stigmates de l’âge.

Sauf que dès que nos gouvernants commencent à envisager d’adapter un tant soit peu la durée du travail aux nouvelles données de la vie, on sonne le tocsin, on grève, on manifeste, on hurle à la réduction en esclavage du salarié (surtout de la fonction publique, ce damné de la Terre) par le grand capital, les patrons de Davos et du Bilderberg. Grotesque, me direz-vous ? Hé bien pas tant que cela. Si tant pour les retraites, que pour les conditions de travail, le chômage, les impôts, les taxes, la (prétendue) délinquance routière, la lutte contre le « dérèglement climatique » (aussi ridicule que les tribulations océaniques de la pauvre Greta Grunberg), and so on, les populations concernées refusent obstinément de se plier au « changement », c’est moins pour protéger leurs « avantages acquis » que parce qu’elles sont habitées par un sentiment d’injustice, d’inefficacité et d’illégitimité. Parce que les soi-disant « réformateurs » ne sont jamais les « payeurs », qu’ils n’ont par conséquent aucune légitimité pour appliquer aux autres ce qu’ils n’envisagent à aucun moment de s’appliquer à eux-mêmes.

Ainsi, c’est la volonté (légitime et inévitable) de réformer le régime de retraites pour les autres, et pas pour leur caste : les présidents de la République (chaque président retraité nous coûte au bas mot un million d’euros par an – d’où l’angoisse, avec un président de 40 ans, la facture qu’il va falloir acquitter s’il devient centenaire), les ministres, députés, sénateurs, qui cumulent souvent retraites de parlementaires, de ministres, de maires ou de conseillers régionaux avec une « mission » plus ou moins de complaisance grassement rémunérée et défrayée (voir Jack Lang à l’institut du Monde Arabe, Jean-Paul Delevoye en haut commissaire aux retraites, ou Jacques Toubon en défenseur des droits... pour les plus en vue), sans compter voitures de fonction, logements, chauffeurs, domesticité, ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paie.

Comment accepter que ce soient ces gens-là qui expliquent doctement à un brave salarié qui espère toucher 1000 euros de retraite dans 30 ou 40 ans qu’il faudra qu’il fasse un effort, que diable, qu’il pense aux autres, et que les circonstances et la mondialisation étant ce qu’elles sont, il ne recevra en définitive que 900 euros, et encore, à condition qu’il dise merci ?

Au-delà, quand ces mêmes gens, disqualifiés par leur propre mode de vie exonéré de soucis financiers et d’empreinte carbone, imposent de nouvelles taxes (les plus visibles sur le carburant ou les cigarettes, mais les crânes d’œuf de Bercy nous en concoctent tous les jours de nouvelles), de nouvelles restrictions de liberté (limitation de vitesse à 80kmh, règlementations tatillonnes, flicage des réseaux sociaux), ou un vivre ensemble dont ils se gardent bien, barricadés qu’ils sont dans leurs « villas Montmorency » cernées de murs, protégées par des vigiles et des systèmes vidéos... en vous couvrant de honte si vous renâclez. Honte à vous, fascistes propagateurs de CO2 !

Si vous ajoutez le constat que plus on vous demande d’effort, et plus la situation générale du pays se dégrade - ne parlons pas des hôpitaux, de l’éducation nationale, de la police, de la justice, bref, de tout le service public, probablement le plus cher du monde, et le moins efficace par euro dépensé. Des réformes menées par des gens contestables, pour des enjeux contestables, et une iniquité incontestable ! Et vous voudriez que les gens gobent tranquillement tout ça ? Et qu’ils votent bien, aussi, tant qu’à faire ?