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Peut-on compter sur l’incendiaire pour éteindre les incendies ?

, par  vanneste , popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Alors que, ce 9 Mai, la Russie célèbre sa grande victoire de 1945 à l’issue la “guerre patriotique”, les Français ont vécu un terne 8 Mai. Il est difficile à un peuple d’être sûr de lui quand son principal dirigeant ne l’est plus. L’homme élu dans de curieuses circonstances en 2017 se présentait en conquérant du futur. Très vite cet élan s’est rompu, et le décalage entre les promesses et les réalisations a dévoilé une insupportable arrogance. Malgré le soutien inconditionnel des médias de ses amis milliardaires, le “président” a perdu de son assurance. Autour de lui, on ne compte plus guère que sur la réédition du duel précédent pour bénéficier d’une coalition de rejet plus que de soutien, et obtenir une victoire rien moins qu’assurée. Des signes apparaissent d’un changement du pays : Cnews se marque de plus en plus en média de droite et dépasse le courtisan BFM. Quant au locataire de l’Elysée, il donne l’impression de ne plus savoir où il habite. Jupiter le vertical a explosé en vol et se répand désormais en horizontalité quotidienne envahissante et impuissante : il annonce le calendrier sanitaire, détaille les mesures de précaution et navigue entre l’accroissement des contraintes préconisées par le superflu Conseil Scientifique et leur desserrement motivé par des considérations politiques sans rapport avec les chiffres de la pandémie. Le “en même temps” trouve ici ses limites : refuser de reconnaître ses erreurs quand le va-et-vient des décisions les rend évidentes.

Sans doute parce qu’il ne sait plus où il en est, il ne sait plus ce qu’il dit. Récemment, il s’était fait plaisir en employant un mot rare et précieux dont il aime décorer le vide de ses discours : “palimpseste”. La France serait une nation “palimpseste”, une nation qui réviserait son histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule. Sans doute n’a-t-il pas mesuré l’idiotie dangereuse du mot caché sous son apparence “intellectuelle” ? Un palimpseste est un parchemin sur lequel le texte écrit en remplace un autre qu’on a effacé. On voudrait justifier le révisionnisme ou le négationnisme qu’on ne prendrait pas meilleure image ! D’ailleurs, si on lit Orwell, c’est exactement ce que fait l’Etat totalitaire de 1984, qui révise et reconstruit chaque jour le passé en fonction du présent. Allons plus loin : une nation-palimpseste est un pays-terrain vague, un espace sur lequel une population va en remplacer une autre, une civilisation succéder à la précédente. Certes, nous savons que les civilisations sont mortelles et que la “France éternelle” est une figure de style, mais un Chef d’Etat est justement celui qui doit tendre sans faillir à ce que cet idéal, d’une communauté nationale qui perdure à travers les épreuves, soit une réalité la plus résistante possible aux assauts des événements. C’était le message essentiel du Général de Gaulle.

Avec un temps de retard, c’est curieusement de Lisbonne qu’il s’est senti obligé de dire qu’il était « aux côtés » de la famille du brigadier de police assassiné en Avignon. Mais là encore, le “en même temps” dérape : le candidat à sa réélection repousse les alertes plus que justifiées sur la montée de l’insécurité et de la violence dans le pays en parlant d’”instrumentalisation nauséabonde”. L’emploi du mot typique de la phraséologie olfactive de la gauche pour disqualifier l’adversaire est le signe d’où il parle, et “en même temps”, il reconnaît que c’est une réalité de dire que la violence “enfle” dans notre société. Il ajoute pour vider son discours de toute cohérence qu’une réponse pénale pourra améliorer les choses. Compte-t-il donc sur “Acquittator” , Acquitte-à-tort peut-être, devenu ministre de la justice et déjà parti faire campagne dans le nord pour considérer que l’ennemi c’est le crime et la délinquance, et non tel ou tel parti, qui a le toupet de dénoncer les failles de sa politique ? La lecture du livre de Jean-Pierre Fabre-Bernadac, “Les Damnés de la France, le lynchage des mal-pensants”, le soutien massif des Français à l’alerte lancée par les militaires en retraite, initiée par son auteur, lui révéleraient combien son constat tardif et penaud est indigne d’un Chef de l’Etat. C’est pourtant un homme de gauche, Pierre Mendès-France, qui avait dit “Gouverner, c’est choisir”. M. Macron, empêtré dans son “en même temps”, ne choisit pas. Pis, il n’assume pas les conséquences de ses choix antérieurs. Le refus des frontières, l’immigrationnisme érigé en dogme, le laxisme judiciaire, l’instrumentalisation politique de la police et de la justice, l’oubli de la question fondamentale de la loi et de l’ordre au profit d’un économisme, pour le moins peu efficace, conduisent à ce que la violence “enfle”. Il serait absurde de confier la lance d’incendie à l’incendiaire.

Voir en ligne : https://www.christianvanneste.fr/20...