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PUTSCH DU 21 AVRIL : LE PROCES SALAN

, par  Cercle Algérianiste d’Aix en Provence , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

A l’occasion du 21 avril et des jours qui suivent, nous publierons un résumé/analyse du procès SALAN qui fut arrêté et condamné pour avoir été l’un des instigateurs des journées du PUTSCH d’ALGER en 1961.

La première partie résume l’accusation et les déclarations des principaux témoins de la défense.

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1ère partie

Rappel

Le général Salan participe au coup d’Etat militaire du 21 au 25 avril 1961.

Après avoir été arrêté le 20 avril 1962 à Alger, il est incarcéré et interrogé les 26, 27 et 28 avril 1962.

Le 15 mai 1962 il comparaît devant le Haut Tribunal militaire.

Le Général Salan avait été général d’armée des troupes coloniales, médaillé militaire, grand-croix de la Légion d’honneur, grand invalide de guerre. C’est ainsi qu’il se présente à ses juges lors de son procès.

Quelques jours auparavant ces mêmes juges avaient condamné à mort le Général Jouhaud.

Le procès.

Dehors le service d’ordre est impressionnant. Les magistrats sont fouillés, ce qui provoque la protestation du premier président et de l’Ordre des avocats.

Plusieurs officiers cités par la défense n’ont pas eu l’autorisation de déposer. On a supprimé la protection de la police aux élus musulmans appelés à témoigner.

Déclaration du Général Salan : « Je suis le chef de l’OAS. Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent et meurent pour avoir cru en une parole reniée et des engagements trahis. Désormais, je garderai le silence ».

Le général Salan ne répond pas aux questions du Président Bornet.

Ensuite les témoins de la défense vont succéder à ceux de l’accusation.

Léon Delbecque, Pascal Arrighi, Biaggi, le général de Bénouville,… témoignent des circonstances du complot de mai 1958, ainsi que du rôle tenu par le général Salan pour faire accéder au pouvoir le général De Gaulle qui s’était engagé à sauvegarder l’Algérie française.

Après quoi c’est au tour d’hommes comme Thomazo, le général Allard, Serge Groussard,… d’évoquer le drame de conscience de l’armée devant le changement de cap du général De Gaulle.

La déposition du général de Pouilly est révélatrice de cette crise. Evoquant le coup d’Etat militaire du 21 avril 1961 dirigé contre la politique du général De Gaulle, il déclare : « Monsieur le Président, j’ai choisi une direction tout à fait différente de celle du général Salan ; j’ai choisi la discipline, j’ai également choisi de partager avec mes concitoyens et la nation française la honte d’un abandon. Evidemment, ceux qui, comme moi ont vécu, ont combattu en Afrique du Nord, ressentent davantage cette honte, mais j’espère que beaucoup de français qui se renseignent la ressentent également, et je pense que ceux-là garderont quelque indulgence pour celui et pour ceux qui n’ont pas pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle. L’Histoire dira peut-être que leur crime est peut-être moins grand que le nôtre ».

Puis médecins, avocats, élus d’Algérie, décrivent la peur qui règne là-bas. Le député de Bône, Pierre Bortolano lance : « Ici on parle de raison….à moi parlementaire on me dit : « il faut leur faire entendre raison ». Quelle raison ? Au nom de qui ? Au nom de quoi ? Pour qui et pour quoi ? …Cette raison j’essaie de l’avoir…. Mais lorsque je vais là-bas… quand je parle au plus raisonnable de la raison d’ici, de celle qu’on nous a apprise entre l’école et le catéchisme, celle que je respecte, j’ai l’impression de commenter la Bible à des gens qui ont plus de quarante de fièvre ».

L’affaire du Bazooka, dont Salan faillit être victime, est évoquée. La défense y reviendra plus tard.

Le témoignage du docteur Salan, frère du général Raoul Salan, est particulièrement écouté : « Lorsque, le 15 mai 1958 Raoul a fait appel à De Gaulle, ce n’était certainement pas pour que celui-ci livrât en fin de compte l’Algérie au FLN, mais bien pour qu’il la gardât jalousement au sein de la France. Cette volonté et cet espoir étaient d’ailleurs partagés par l’immense majorité du peuple français. Je m’excluais cependant de cette majorité du peuple français car, en ce qui me concerne, je pensais depuis 1954 que l’indépendance de l’Algérie était inéluctablement inscrite dans les faits…. Depuis, les temps et les gens ont beaucoup changé, de telle sorte que, si je jette aujourd’hui un regard en arrière, je peux dire que De Gaulle a comblé tous mes vœux. Mais il a, par là même, abusé et ulcéré ceux qui, tel mon frère, avaient vu en lui le mainteneur de l’Algérie française. »

Le mercredi 23 mai 1962 c’est au tour de l’avocat général Gavalda de prononcer son réquisitoire qu’il conclut ainsi : « Vos méfaits, Salan, sont trop nombreux pour une mémoire humaine. Il dénonce : « le silence inquiétant…, l’inhumanité déconcertante, l’exécrable orgueil humain… cause exclusive de toute guerre civile…. Comment pouvez-vous croire un seul instant que la loi sèche, stricte mais impérative, inexorable, ne vous enveloppera pas, ne vous étreindra pas et ne se saisira pas de vous à jamais ? …. A défaut de circonstances atténuantes, sous réserve d’une grâce, la seule peine que je requiers est une peine irréversible. »

A la surprise de l’assistance, l’avocat général menace même le général Salan de la damnation éternelle s’il n’abjure pas ses « erreurs sanglantes ». « …. Ne craignez-vous pas que quand viendra l’heure, si elle devait venir, si elle doit venir, Dieu lui-même devant votre obstination irrémissible oublie la promesse faite à l’apôtre Saint-Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui couleront de vos yeux ? »

Voir en ligne : http://congraix.over-blog.com/2020/...