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Noël au coeur de notre identité !

, par  vanneste , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Alors que la Fête de Noël approche, il est opportun de rappeler quelques vérités. Noël est une fête intensément identitaire, au croisement de la géographie, de l’histoire, de la culture et de la religion. C’est l’anniversaire de la naissance du Christ, et en ce sens une célébration chrétienne, dont la date a été fixée arbitrairement à quelques jours du solstice d’hiver, c’est-à-dire du moment de l’année où les jours vont à nouveau s’allonger et le soleil monter à l’horizon. Faire naître le Christ lorsque le soleil renaît est dans la logique constantinienne du mariage de Rome et du christianisme, d’une civilisation indo-européenne, marquée par le signe du “Soleil invaincu”, avec une foi issue du judaïsme. Quand on entend les pires stupidités sur l’équivalence et le danger des religions, on mesure le degré d’inculture qui se répand paradoxalement alors que jamais les moyens d’information n’ont été aussi gigantesques. La religion chrétienne a deux versants, celui de Pâques qui en fait une foi totalement différente des autres puisqu’elle est fondée sur un Dieu qui aime l’humanité jusqu’à lui offrir son Fils pour sa rédemption, au lieu d’exiger d’elle des sacrifices, qui privilégie la circoncision des coeurs plutôt que celle des corps, soit la spritualité, la morale plus que les rites. La religion d’un amour absolu est un idéal qui tire l’homme vers le haut, et les exemples de ceux qui ont voué leur vie à cet appel sont nombreux. Le second versant est celui de Noël, ce n’est pas Jésus qui transcende son humanité, c’est au contraire son incarnation dans une sainte famille au milieu des bergers. Rien d’étonnant à ce que l’on ait voulu donner une couleur locale à cette fête, par exemple avec les santons provençaux. L’incarnation est un enracinement. Transcendance et enracinement : Simone Weil a parfaitement illustré cette dualité sans contradiction du christianisme.

Par ces deux aspects, le christianisme est une religion de la vie, et de la paix. La naissance du Christ, sa victoire sur la mort avec la résurrection de celui qui est “le chemin, la vérité et la vie” en témoignent abondamment. Comme le soulignait Dante dans sa “Divine Comédie”, le plus étonnant est que “le monde se soit converti au christianisme sans miracle”, qu’il se soit répandu par conversion voulue et non par soumission brutale. La comparaison avec l’islam est frappante : celui-ci n’a progressé que par la guerre et par la soumission. Pour reprendre le vocabulaire scolastique, dans la religion musulmane, la guerre est la substance, et la conversion volontaire, l’accident, suscité par exemple par le désir d’échapper à l’impôt. Dans la religion chrétienne, la violence n’est pas substantielle, mais accidentelle. Le Djihad est constant notamment à une frontière qu’il faut sans cesse reculer. Les croisades étaient d’abord des guerres défensives qui avaient pour but de permettre aux pèlerins de se rendre à Jérusalem, non de conquérir La Mecque. Le signe “égal” que beaucoup d’ignorants des textes et de l’histoire introduisent entre les religions est une idiotie, malheureusement générée dans notre pays par un rationalisme laïciste qui voulait émanciper l’esprit humain en le détachant de ses traditions et n’est parvenu qu’à le couper des racines qui alimentaient sa richesse.

Nous sommes des héritiers et devons en être fiers avec le devoir de faire croître cet héritage, non de le mépriser ou de le rejeter. Le débat actuel autorise des personnes à se prévaloir de la couleur de leur peau pour affirmer avec fierté ou agressivité leur identité. Qu’elle soit blanche ou noire est un bien faible trésor auprès de la richesse intérieure qu’apporte une civilisation, une culture qui n’a rien à voir avec la couleur, mais beaucoup avec la religion. Certes, il ne faut pas succomber à la tentation de l’ethnocentrisme : notre civilisation occidentale, indo-européenne, gréco-latine, judéo-chrétienne n’est pas la seule, mais à l’occasion de Noël, l’oreille attentive à l’Oratorio de Bach ou à la Messe de Charpentier, et le regard offert à une nativité de Van der Weyden ou de Botticelli, suggèrent l’idée que notre civilisation, riche de ses images et de sa musique, est un bien bel héritage dont il faut être fier et que nous devons transmettre.

Voir en ligne : https://www.christianvanneste.fr/20...