N’ayez pas peur, Madame la Marquise. Tant que je serai Président, tout ira bien, tout ira bien !

N’ayez pas peur, nous a-t-il susurré, d’une voix inhabituellement grave (on a appris par la suite que ses ingénieurs avaient traficoté la prise de son pour essayer de transformer l’improbable bateleur en président de la République -mission impossible au demeurant), en guise de péroraison, à la fin de son interminable auto-panégyrique. Il est vrai qu’avec un tel capitaine à la barre, nous n’avons pas de quoi avoir peur, franchement !

Jamais, nous a-t-il assuré, la France n’aura autant rayonné dans le monde. Napoléon ou Louis XIV, des nains à côté du Jupiter de spectacle paroissial. Nous avons été (celles et) ceux qui ont surmonté (grâce à notre Président) le mieux la crise du Covid. A preuve, en Allemagne, en Grande Bretagne ou en Israël, le nombre de « cas » explose, tandis que chez nous, il monte, mais doucement, sous contrôle, en père peinard. Vous objecterez un nombre d’hospitalisations et d’admissions en réa comparable au nôtre ? C’est que vous n’y comprenez rien. Le seul indicateur qui compte, qui signe l’excellence de notre système de santé, c’est le nombre de cas, et nous sommes sans discussion les meilleurs. N’ayez pas peur, nous rassure-t-il, en même temps qu’il brandit la menace des quatre cavaliers de l’apocalypse sanitaro-climatique. A tout hasard, on va vous injecter une troisième dose, de préférence de vaccins Pfizer, où je connais plein de gens qui se feront un plaisir de nous les vendre à un bon prix (pour eux et pour moi). Vous aurez certes une chance, faible, les complotistes exagèrent toujours, de mourir de la maladie de la vache folle (revoir l’intervention du professeur complotiste Montagnier sur Sud Radio, chez Bercoff), mais vous serez quasiment assuré de ne pas trépasser du Covid, du moins à court terme, c’est le but. Certes, vous pourrez tout de même transmettre la petite bête, le vaccin ne peut pas tout, mais ce seront les non-vaccinés qui en seront victimes, bien fait pour eux. Et on dit merci qui ? Merci Macron, le père de la Nation.

Ceci dit, venons-en à l’économie, ou plutôt à la finance, c’est là qu’il donne toute sa mesure, le Président des banquiers. Une fois de plus, c’est nous les meilleurs, et de loin, affirme-t-il sans rire : notre rebond est infiniment (quelques pouyèmes, mais ça lui suffit pour son auto glorification) supérieur à celui de nos voisins. Quoi, comment ? Vous dites qu’il n’y a pas de quoi plastronner, que nos voisins étant tombés moins bas, il est concevable qu’ils rebondissent moins haut, que notre dette, par contre… Vous faites du mauvais esprit. Comme l’a précisé une étude indépendante (laquelle, on ne précise pas), grâce aux mesures gouvernementales imposées par notre Guide bien aimé, les dépenses Covid ont été en réalité des investissements qui profitent à tous les Français (MDR). Et puis ne soyons pas terre à terre, un peu de hauteur, que diable ! Parlons plutôt des droits de l’homme, de la défense du climat, des énergies renouvelables, de l’accueil des migrants qui fuient la guerre, voilà des sujets qui sont au cœur de la préoccupation des Français, c’est autrement plus important qu’une vulgaire discussion de marchand de tapis autour de quelques centaines de milliards d’euros.

Et le pouvoir d’achat qui n’a jamais été aussi haut, qu’est-ce que vous en faites ? En moyenne (sic) de 200 à 400 euros supplémentaires par mois (re-sic). Et les 500 euros promis aux « jeunes » qui feraient l’effort inouï d’accepter une formation qui leur permettrait de gagner honnêtement leur vie ? Et les 100 euros de prime carburant, même pour ceux qui n’ont pas de voiture, il fallait y penser ! Il n’y a que les éternels ronchons pour geindre sur l’augmentation des charges, des carburants, de l’électricité, du gaz, des produits alimentaires, de l’immobilier, des péages d’autoroute, des matières premières, des produits manufacturés, des taxes, des PV, du pain – ils n’ont qu’à manger de la brioche, se déplacer en vélo, vivre au grand air, ou émigrer en Afrique, c’est vrai, quoi !

Le reste à l’avenant. Macron n’a pas dit un mot sur l’immigration, la sécurité, les vols, les viols, les égorgements, les voitures bélier, les attaques de policiers, de pompiers, d’enseignants… des bêtises de gamins désœuvrés. Hors sujet. Hors sol. Hors France.

La peur, chez les gens « normaux », est la manifestation du bon sens qui nous permet de mesurer un danger et d’y faire face. Les psys avancent même que seuls les fous n’ont pas peur. Macron, semble-t-il, n’a peur de rien. C’est pour cela qu’il nous fait peur.