Je suis bien fatigué, je n’ai plus rien à dire :
Mes mots ont étourdi, mais qui les a compris ?
Faudrait-il cependant encore me maudire
Quand je sais que de toi, ils n’avaient aucun prix ?
Je suis bien fatigué, amie, et tu le sais :
Il me faut arrêter quelques derniers excès…
J’ai pourtant bien souvent souffert dans le silence
Tu ne l’avais perçu que comme une insolence.
Je suis bien fatigué, amie, ma vie s’achève :
Du dernier souffle enfin elle se parachève…
J’emporterai de nous des images profuses
Avant que le dernier soupir enfin ne fuse.
Je suis bien fatigué, amie, les ans m’emportent :
J’aurais assez vécu en passant tant de portes,
Mais si tu as toujours été à mes côtés,
Le vent a emporté ma grande vanité.
Je vais mourir, amie, tu ne le sauras pas :
Tu ne seras pas là : tu es toujours ailleurs
Et tu ne sauras pas que jusqu’en mon trépas
C’est bien toujours de toi que je fus le veilleur. (11/02/2019)