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Les illégitimes prérogatives de l’Education Nationale doivent être remises en question

, par  Jean-Jacques Netter , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Article publié mi février

Quand les deux lycées d’élite Henri IV et Louis le Grand sont obligés de changer leur système de recrutement pour s’ouvrir à la « mixité sociale » et utiliser à la place la procédure informatisée « Afffelnet » qui prend en compte un « indice de position sociale » (IPS).

Ensuite les notes des candidats sont « simplifiées » puis « calibrées » pour réduire considérablement l’avantage de celui qui a de très bons résultats. On a bien compris qu’il s’agissait d’une étape de plus dans la direction du nivellement par le bas de l’Education Nationale. Le niveau scolaire est devenu un critère secondaire dans le recrutement des élèves. Pourtant les classements et les indicateurs ne manquent pas pour montrer l’effondrement de l’école qui ne joue plus en France son rôle d’instruction et d’éducation à la citoyenneté. Habitée par sa passion de l’égalité, la France n’aime plus ses élites. Elle veut imposer la diversité par une mixité forcée et supprimer le critère du niveau objectif.

La faillite de l’école française est le résultat d’un certain nombre d’innovations pédagogiques comme les activités d’éveil, la grammaire fonctionnelle, la « lecture naturelle », les mathématiques modernes, l’histoire des objets, le décloisonnement des matières.. . Le résultat de ces brillantes idées est clair : pas loin de 20% des jeunes qui entrent en sixième ne savent pas lire, écrire et compter convenablement.

Les discours creux, les thèses indigentes et parfois de pures dingueries sur la race, le genre et les colonies ont cours ensuite dans les amphithéâtres de sciences humaines. C’est probablement parce que l’habitude de délirer à tout propos avec autorité s’y est solidement implantée au fil des décennies.

Jacques Julliard dans son livre “L’école est finie” avait produit un vibrant pamphlet contre la réforme scolaire de Najat Valaud-Belkacem ex ministre de l’Education Nationale. Il s’élevait contre les discours égalitaristes et libertaires qui dominent la gauche depuis quarante ans. Le pédagogisme et le renoncement à l’autorité ont ravagé l’Education Nationale. Quand un conseil de discipline finit par avoir lieu et décide d’une sanction, le rectorat peut la casser alors qu’il y a eu vote !

Pendant ce temps, on continue de se moquer des maîtres qui continuent à oser faire des dictées ou à apprendre la lecture par syllabage systématique ou à faire apprendre les tables de multiplication et le calcul mental ! Aujourd’hui, ce qui est important est de ne pas humilier ceux qui sont moins bons. Briser le niveau d’excellence d’Henri IV et de Louis le Grand fait les affaires d’un système éducatif qui s’est révélé incapable de faire monter le niveau de tous les élèves.

Les élèves de Terminale ne maîtrisent pas l’accord du participe passé, peinent à déchiffrer une phrase complexe et manient leur propre langue comme s’il s’agissait d’une langue étrangère. Une grande partie des élèves obtient le baccalauréat alors qu’ils sont dans un état de quasi illettrisme. Ils entrent à l’université avec de grandes difficultés pour lire et ne sachant plus du tout écrire.

Les Territoires perdus de la République, ont vu se multiplier dans les classes des « incidents » à caractère antisémite, raciste et sexiste. La violence perpétrée en milieu scolaire a montré la grande décrépitude des valeurs qui fondent la République et assurent l’intégration des nouveaux citoyens et de leurs enfants. L’offensive islamiste se renforce de la démission et du déni dans lequel se trouvent les autorités scolaires et universitaires.

De mensonges en manipulations, de complaisances en lâchetés, notre intelligence collective se délite jour après jour. L’éducation nationale a renoncé à cultiver notre intelligence commune comme on cultive un champ pour nourrir les siens. Elle a oublié le questionnement ferme, le raisonnement rigoureux, la réfutation exigeante, autant d’activités tenues pour ringardes et terriblement ennuyeuses. Les parents, les enseignants, et les politiques ne semblent plus capables de mener les batailles nécessaires : celles dont on accepte de ne pas voir l’issue, en étant heureux que d’autres, nos élèves, nos enfants, les poursuivent parce qu’elles sont essentielles.

L’enseignement ne sert qu’à “reproduire” la classe dirigeante. C’était la thèse développée pendant les années 70 par le sociologue français Pierre Bourdieu. Les voies de la reproduction culturelle sont la famille, le milieu, les musées, la radio, la télévision, les ciné-clubs, les bibliothèques… Raymond Boudon a récusé le déterminisme bourdieusien et mis en avant la rationalité des individus dans leur prise de décision. Les inégalités sociales sont dues à une multiplicité de facteurs. Ce duel sociologique oppose deux visions diamétralement opposées de la sociologie : individualisme méthodologique contre holisme déterministe. Pour Boudon la réussite des enfants est moins corrélée à leur origine sociale qu’aux attentes des parents. Aujourd’hui le système n’assure plus la promotion des meilleurs mais des moins bons. La grande réussite.

L’ère du vide scolaire a été remplie par la foi islamique. En nous gargarisant du mot communautés nous avons laissé croire que plusieurs cultures pouvaient cohabiter.

Ce sont les familles les plus défavorisées qui tiennent le plus à la vérité des notes, alors que les bobos ne veulent pas qu’on traumatise leurs enfants. En voulant rendre l’école plus accessible, on a orchestré son nivellement par le bas. Jamais Albert Camus, fils d’une femme de ménage illettrée, mais poussé par un instituteur à l’ancienne ne pourrait aujourd’hui avoir le Nobel de littérature.

Les meilleures études pour le plus grand nombre. Ce doit être l’objectif d’une Education Nationale puissante, capable de contribuer activement à la croissance économique, de favoriser la cohésion sociale et de porter les ambitions culturelles d’un pays.

Près de quatre cent soixante-dix mille jeunes s’orientent chaque année vers l’enseignement supérieur, afin d’y acquérir ce qui est considéré comme le meilleur atout pour une vie professionnelle et personnelle. Dans ces quelques années d’études, c’est l’avenir de notre pays qui se joue, génération après génération. Pourtant, malgré l’importance de cet enjeu collectif, les privilèges d’une bonne formation tendent à se concentrer au sein d’un vivier étroit de bénéficiaires.

La France ne pourra se libérer de la pensée unique que quand la cooptation instaurée en 1945 dans le monde universitaire et au CNRS aura été réformée. La fonction publique avait vu en 1946 son statut signé par Maurice Thorez secrétaire général du Parti Communiste. Depuis ce monde obsolète ne cesse de s’autoprotéger par d’illégitimes prérogatives que personne n’ose contester. Tant que l’Etat Providence, héritage du Conseil National de la Résistance restera intouchable en dépit de ses coûts exorbitants, la France sera condamnée à la régression économique.

L’économie du secteur de l’éducation va être bouleversée. Elle est en France dans les mains de l’Etat, et sous contrôle total des syndicats corporatistes. Cela ne devrait pas durer encore longtemps. Grâce aux cours en ligne sur internet, il va y avoir une hausse spectaculaire du niveau d’exigence scolaire. Tout le monde a envie d’accéder aux plus de choses possibles dans la sphère de ses intérêts…En revanche, la surconsommation récréative de numérique (tablettes, smartphones, jeux video, télévision…)par les enfants provoque des dégâts irréparables. Elle pénalise les interactions humaines. Elle ralentit l’acquisition et la maitrise du langage. Elle pèse sur la concentration et inscrit l’inattention au coeur du cerveau. La multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle.

L’ Education Nationale résiste, engraissée par des ministres qui n’osent le réformer en profondeur, par des syndicats majoritaires bureaucrates et par une gestion du meilleur archaïsme. L’Éducation nationale a besoin d’un électrochoc. Il faut que le système ultra-centralisé accepte de lâcher la bride et de faire confiance aux acteurs de terrain, dans les académies, les collectivités, et surtout au sein même des établissements scolaires.

Quand on tire le fil de l’Education Nationale, on retrouve l’essentiel des maux de notre société : illetrisme, exclusion, violence, chômage, déficits, délinquance voire terrorisme. C’est en donnant la priorité à la jeunesse largement sacrifiée au cours des dernières décennies que l’on pourra repartir dans la bonne direction…

L’Université n’est pas sélective mais le taux d’échec est très élevé. Aucun ministre depuis Alain Devaquet en 1986 n’a eu le courage de s’attaquer au problème. On ne peut arriver à faire passer des réformes à l’échelon national. Il faut décentraliser. Il faut en finir avec le jacobinisme. Il faut donner du pouvoir aux universités. La vraie justice sociale, ce n’est pas de briser la sélection des meilleurs mais de permettre à ceux qui en ont les capacités quelle que soit leur origine sociale d’en faire partie. Il ne s’agit pas de défendre la bourgeoisie, mais l’excellence au sein du service public. L’éducation c’est le problème central de la France. L’insuffisance des compétences explique une grande partie des faiblesses de notre économie…

Voir en ligne : https://institutdeslibertes.org/les...