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Législatives au Royaume Uni : Boris Johnson, le modèle à suivre ?

, par  Frédéric Mas , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Par Frédéric Mas.

Let’s get Brexit done. C’est sur ce slogan que l’actuel Premier ministre britannique a mené sa campagne. Pari gagné.

Les conservateurs ont remporté une majorité écrasante aux législatives face aux travaillistes. Avec 364 sièges remportés sur 650, le parti conservateur 43,6 % des suffrages face à un parti travailliste qui lui n’obtient que 203 sièges, soit 32,2 %.

Les électeurs ont choisi de clarifier la situation en donnant à Boris Johnson les moyens d’acter la sortie de l’Union européenne dans les temps. La décision des électeurs de quitter l’Union européenne est cette fois-ci indiscutable.

Il n’est plus possible pour les opposants ou les commentateurs d’imaginer un hypothétique second vote ou de refaire la campagne pour gagner les esprits et les cœurs des Britanniques.

Un camouflet pour Corbyn

C’est une première depuis Margaret Thatcher, et un camouflet pour Jeremy Corbyn . Le programme libéral-conservateur et souverainiste n’est pas sans rappeler celui de Margaret Thatcher , qui a remis sur pied la Grande-Bretagne au début des années 1980 après une longue période de léthargie socialiste. La situation de 2019 n’est bien sûr pas la même.

Le Premier ministre, souvent critiqué pour son opportunisme, n’a sans doute pas la stature politique de la dame de fer, mais ses propos sur le libre-échange sont clairs. Il fait confiance à la libre entreprise et à la mondialisation pour assurer la prospérité de son pays. Ses prises de position sur l’immigration sont beaucoup moins strictes que celles de Theresa May, et ses positions sont libertariennes sur le plan sociétal.

Face à lui, la ligne socialiste dure de Jeremy Corbyn a été défaite. Celui qui promettait de détricoter l’héritage de Thatcher au nom d’une sorte de mélenchonisme local n’a pas remporté les suffrages des classes moyennes. Le modèle libéral britannique ne disparaîtra pas.

En France, l’opinion est divisée : c’est un coup dur pour le parti européen qui redoute le Brexit, et un sujet de réjouissance pour une partie des souverainistes et des libéraux, mais pas pour les mêmes raisons.

Le parti européen voit dans la Grande-Bretagne de Boris Johnson le témoignage du repli identitaire en Europe, et l’influence du populisme xénophobe qui traverse tout l’Occident, des États-Unis de Donald Trump à la Hongrie de Orban . Il est vrai que la panique identitaire a beaucoup joué dans le vote leave et la décision de Theresa May de quitter l’UE.

Pour les souverainistes comme le Rassemblement national à l’extrême droite, la politique de Boris Johnson est un modèle à suivre car il respecte la « volonté du peuple » de sortir des traités européens.

Certains libéraux se réjouissent aussi de la victoire des conservateurs non seulement parce qu’elle sort Corbyn du jeu électoral, mais parce que la Grande-Bretagne fait sécession d’un empire bureaucratique européen d’inspiration social-démocrate. Il convient cependant de remettre les idées à l’endroit.

La démocratie britannique fonctionne

Le résultat des législatives britanniques nous donne une leçon capitale : la démocratie fonctionne, et réussit même à contenir la radicalisation populiste. La discussion entre brexiters et remainers a été vive, et l’électorat s’est mobilisé pour voter de manière cohérente avec ses premiers engagements pour le leave. L’extrême gauche à la Corbyn est contenue, et, plus remarquable encore, le parti du Brexit de Nigel Farage n’obtient aucun siège.

Seulement, cette leçon démocratique n’est pas exportable telle quelle. Le souverainisme en France se divise entre un camp national et un camp socialiste qui ne pourrait tenir les promesses de prospérité du parti conservateur britannique.

Accepter le Frexit serait aussi accepter le retour aux affaires d’une classe politique totalement prisonnière des corporatismes nationaux. Qu’on soit partisan ou adversaire de la construction européenne, force est de constater qu’une partie non négligeable des réformes libérales en France nous ont été inspirées par Bruxelles. Notre personnel politique franco-français est constitué d’énarques et de bureaucrates qui ont tout intérêt à ce que rien ne change. Ce n’est pas le cas de la Grande-Bretagne, heureusement pour elle.

Maintenant, avec le retrait certain des Britanniques, le poids des pays non libéraux au sein de l’UE va sans doute se faire sentir avec plus d’insistance. La victoire des conservateurs britanniques pourra-t-elle inspirer les partisans de la liberté sur le continent pour se rassembler et enfin agir ?

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