La gauche naufragée voit des «  haineux  » partout. Qui ne partage pas son «  ouverture à l’Autre  » est voué à l’opprobre ou à la censure. Mais le camp du Bien, enivré de sa bonté, n’est plus compris du bas monde. Voyez Anne Hidalgo : la candidate socialiste, qui plafonne autour de 5 % des intentions de vote, reste convaincue de sa victoire. Dimanche, au Grand Jury, elle a insulté Éric Zemmour : «  Un guignol. Moi, je ne débats pas avec un négationniste, avec un raciste.  » Hidalgo préfère encourager «  la fierté des origines de ceux qui sont nés ailleurs  ». Le maire de Paris estime que les immigrés sont légitimes à revendiquer le respect de leur identité. En revanche, elle trouve suspecte cette exigence quand elle est portée par les Français. Zemmour est injurié parce qu’il défend une fierté patriotique jugée ringarde. Mais où sont les «  haineux  », sinon à gauche  ?

Promouvoir une préférence nationale suffit à être «  fasciste  ». Ainsi procède le terrorisme intellectuel. Cette rééducation stalinienne, à laquelle les médias et l’École ont prêté main-forte, explique la dislocation de la cohésion française sous une «  diversité  » conflictuelle. Cependant, l’intimidation ne produit plus d’effets. Les gens découvrent les désastres causés par les déconstructeurs de la nation. Les vrais fascistes sont ceux qui interdisent de débattre de l’insécurité culturelle. Ils sont incapables de comprendre ce que Romain Gary décrivait pourtant dès 1974 (La nuit sera calme) en parlant d’«  une Europe authentique qui se cherche dans ses racines, dans les particularismes culturels  », et en critiquant cet «  âge d’écrasement démographique et bureaucratique où chacun se sent pulvérisé (…), jusqu’à perdre le sens de son identité  ». Le pays n’entend pas suivre ses fossoyeurs.

Le choc s’annonce rude entre les Français qui relèvent la tête et leurs maltraitants : les gardes-chiourmes s’étaient habitués à régner en maîtres, au nom de leur supériorité morale.