Les odieux auteurs du « brexit » ont été rapidement identifiés par l’efficace police française de la pensée, dont nous sommes si fiers et que le monde entier nous envie : ce sont les vieux, les pauvres, et, en général, les souchiens anglais peu éduqués. Contre une telle masse d’abrutis congénitaux et de gâteux baveux, les CSP+ et les jeunes de Londres - deuxième ville-monde après Paris, mais première ville occidentale a être dirigée par un musulman-, ne pouvaient que succomber, après bien entendu une défense non moins héroïque que désespérée.

Hé oui, mesdames et messieurs, voilà le triste constat de ce qu’est devenu l’idéal démocratique dévoyé par la bêtise et l’ignorance : des vieux et des demeurés congénitaux, par leur vote irresponsable, en rejetant l’avenir radieux que l’Europe ouverte et généreuse promet à tous ses adorateurs, n’ont pas hésité à sacrifier les jeunes générations à leurs intérêts mesquins et à la peur imbécile de l’altérité. Qui sont les coupables du « brexit » ? des racistes, des xénophobes, des islamophobes, des homophobes, des cul bénis, des trouillards, des bas de plafond, à qui on n’aurait jamais dû accorder le droit de vote, peut-être même pas le droit d’exister… Notre bonté vis-à-vis des pauvres et des vieux (qu’il faudrait envisager de piquer passé un certain âge) finira par détruire notre civilisation.

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En tout cas, quoi qu’on pense d’eux, ils nous ont donné une sacrée leçon, les rosbeefs des champs. Parce qu’en réalité, d’un point de vue strictement économique, ils n’avaient que des avantages, à être dans l’Europe : table ouverte pour leur business dans 27 pays, bénéfices sonnants et trébuchants d’un lobbying féroce (je sais de quoi je parle) dans lequel ils sont inégalables, exemptions de toutes les règles qui ne leur profitaient pas - dont l’Euro et Schengen, mais pas seulement-, le beurre, l’argent du beurre, le pucelage de la crémière, et la vaseline fournie gracieusement par le sodomisé.

Pourtant, ils ont préféré risquer de tout lâcher ( rassurez-vous, en réalité, vous verrez qu’ils ne perdront rien), plutôt que d’abandonner la moindre parcelle de ce qu’ils estiment être non négociable, leur « souveraineté » honnie. Qu’un Donald Tusk, apparatchik de Bruxelles, de surcroît polonais, un comble, se soit permis de leur faire la leçon anti « brexit », ça, et l’élection d’un maire musulman à Londres, personne ne l’a ouvertement souligné, politiquement correct oblige, mais pour moi, c’est ce qui a fait basculer une majorité des anglais dans le camp de la sortie (vérifiez la coincidence entre l’élection de Londres et le retournement des sondages).

Aussi, nous les vieux cons pour qui le mot France a encore une autre signification que « tapis de forme hexagonale sur lequel tout un chacun peut s’essuyer les pieds », ne saurions trop remercier nos vieux cons et néanmoins amis anglais. Et tant pis si nos portefeuilles d’actions en prennent un vieux coup, ça fait du bien quand même, nom de God !