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La bonne conscience des lâches

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France
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Je vais vous faire part de trois anecdotes, deux personnelles et une dont on vous a rebattu les oreilles ces derniers jours. Vous verrez que si elles semblent n’avoir rien en commun, elles participent en réalité de la même démarche : si nous sommes tous lâches, c’est comme si nous ne l’étions pas. C’est pour cela que notre époque ne supporte pas le courage.

Je me trouvais à Orléans il y a une quinzaine de jours. Je marchais vers 20 h le long des quais quasiment déserts de la Loire. Arrive à ma hauteur un couple de vieux croutons (de mon âge), masqués comme des gangsters de films américains des années 50. Les deux zombies de s’écarter de ma route comme s’ils croisaient un nid de vipères, de me jeter un regard assassin et le vieux de grommeler, une fois à bonne distance (sans doute craignait-il une réaction violente de ma part) : il pourrait quand même porter un masque.

Le lendemain, je rentrais sur Rambouillet, au volant de ma puissante Peugeot diesel. Je quitte l’autoroute, me retrouve sur une départementale limitée à 80km/h. Devant moi, un trompe la mort se traînait à moins de 60 km/h, et une ligne continue désespérante, quand nous parvenons enfin à une portion de chaussée à dépassement autorisé ; longue ligne droite, visibilité parfaite. Je double. Un véhicule, qui arrivait très loin en face se met à me faire des appels de phare comme si j’étais sur le point de le percuter. Je vous assure que j’avais largement l’espace et le temps pour doubler un convoi de CRS rentrant de Marseille après avoir fait la chasse aux délinquants non masqués.

Jeudi de la semaine dernière. Valeurs Actuelles publie dans sa série « Roman de l’été » une fiction racontant, texte et dessins, les tribulations d’une députée « Insoumise » vendue comme esclave dans une Afrique du 18ème siècle. Je précise que je parle de ce que j’ai lu : c’était vache, incontestablement, mais factuel, historiquement incontestable. L’auteur y décrivait très précisément la traite négrière vers le Moyen-Orient, balayant au passage la fiction d’une Afrique Noire constituée d’un seul peuple uni et pacifique, victime du seul Occident. Pas plus dégueulasse, et même moins, si on se place sur le plan de la vérité, que les tombereaux d’ordures que Mme Obono, députée de la république Française, déverse à tout bout de champ sur la France et les Français (blancs, pour être précis). Pourtant, la classe politico-médiatico-associative au complet, RN compris, s’est empressée de taper sur l’hebdomadaire, forcément nauséabond, facho, raciste, et j’en passe. Jusqu’au président et au premier ministre d’y aller de leur indignation et leur compassion pour la pauvre victime innocente de la France moisie, laquelle victime se répandait dans les médias pour clamer son « mal à sa France »... Du dernier comique. Et, bien sûr, le parquet de Paris, qui n’a apparemment rien d’autre à faire (il faudrait envisager sérieusement de diminuer ses effectifs, dans ce cas), de lancer une enquête préliminaire sur cette affaire de la plus haute importance – les « incivilités » qui tuent, elles, peuvent apparemment attendre.

Hé bien, le point commun de ces trois récits, c’est la trouille. La sainte trouille qui habite les français d’aujourd’hui, et qu’ils ont tellement honte de reconnaître qu’ils vouent aux gémonies ceux qui ont l’outrecuidance de n’avoir ne serait-ce qu’un peu moins peur qu’eux. Ce couple terrorisé par le Covid applaudirait des deux mains si l’on obligeait tout le monde à porter le masque partout, tout le temps, à ne se déplacer que muni de gel hydroalcoolique, si l’on empêchait les enfants de sortir, d’embrasser leurs grands parents (sans doute n’ont-ils pas eux-mêmes de petits enfants). Peu importe les conséquences, le risque réel : si tout le monde était contraint de les imiter, ils pourraient sans réserve se féliciter de leur attitude citoyenne, et exiger la plus grande sévérité à l’encontre des contrevenants.

L’automobiliste qui m’a fait des appels de phare et qui doit conduire avec un pot de chambre sous les fesses doit être ravi que la vitesse soit réduite à 80 km/h. Si cela ne tenait qu’à lui, on la baisserait à 60, voire à 50 km/h sur route, 20 km/h en ville, 90 sur autoroute, on interdirait les dépassements et on installerait des mitrailleuses sur les radars !

Quant aux médiatico-politico and co, ce qu’ils trouvent insupportable, c’est qu’en montrant la réalité, on mette en lumière leur veulerie, leur lâcheté, leur incapacité à prendre leurs responsabilités, leur mouton-de-panurgisme, bref, leur absence de couilles. Ce qui les dérange, ce n’est pas d’être fondamentalement des lâches, ça, ils vivent très bien avec, d’autant plus qu’il y a des compensations, non, ce qui les embêterait, c’est que leur lâcheté devienne trop visible... Pourquoi croyez-vous que les ministres de l’éducation nationale s’acharnent depuis un demi-siècle à effacer de l’Histoire (avec un grand H) Louis XIV ou Napoléon ? Parce qu’ils incarnent la grandeur. Parce que leur règne représentait l’apogée de la puissance de la France et du courage des Français. Parce que la comparaison est trop cruelle pour notre époque. C’est pour cela qu’on a transformé Louis XIV en mégalomane libidineux, ou l’épopée Napoléonienne, la glorieuse Grande Armée, en une invasion de l’Europe par des brutes, pillards et soudards, et que des représentants de la République Française ont assisté à la commémoration de Waterloo par les anglais, quand Chirac (comme par hasard le promoteur du principe de précaution et du « il ne faut pas bousculer les français ») refusait de commémorer Austerlitz.

Madame Obono a mal à « sa » France. Moi, j’en ai honte.

N.B. Le texte de Valeurs Actuelles s’inspirerait du roman historique Bakhita, de Véronique Olmi, que je n’en serais pas surpris. A sa sortie, ce roman, qui raconte la vie d’une jeune esclave noire native du Darfour et canonisée par Jean-Paul II, avait été étrillé par le critique de l’Obs, Grégoire Leménager, lequel, faute d’oser s’aventurer à contester les faits décrits, s’était rabattu sur le style de l’écrivain – grand classique quand un contenu dérange.